SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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ATTERBERG Kurt (1887-1974)


COR ORCHESTRE

Concerto op 28    (-/-/-) icone

Rien à mon sens ne justifiait la composition de ce concerto pour cor et orchestre de la part d’Atterberg si j’en juge par le peu d’effets musicaux tiré de l’instrument soliste. Cette initiative semble circonstancielle plutôt qu’imposée par l’inspiration. Seul le 3ème mouvement apporte une certaine vivacité, sans toutefois atteindre, la moindre virtuosité instrumentale.

ORCHESTRE

Symphonie 3 West coast pictures op 10 1914    (***/****/**) icone

Une œuvre à mon avis magistrale dans laquelle Atterberg s’affirme comme compositeur nordique, aussi bien par le traitement temporel - figement des temps - que par le traitement thématique. Attitude assez rare de la part d’un Suédois, Atterberg se rapproche plus des Norvégiens, Danois, dans cette utilisation très spécifique du rhapsodisme nordique. Le 1er mouvement - dont il semble que Grofé se sera souvenu dans le 3ème mouvement de sa Suite Mississip - utilise amplement la harpe associée aux bois. Les mouvements suivants offrent une plénitude et une irradiation sonore particulièrement flamboyante, notamment par des thèmes exposés aux cuivres dans un sens très mélodique et sur une thématique très nordique. Sur l’ensemble, Atterberg excelle dans l’élaboration de nuances imperceptibles (notamment dans le 1er mouvement), souvent sous la forme d’un fond mouvant en arrière-plan. Il affirme également une grande sensibilité à la puissance sonore et à la tension lyrique. On relèvera notamment les envolées aux cordes, les roulements de timbale prolongés en arrière-plan… C’est sans doute l’utilisation des bois, souvent à nu, et notamment du hautbois,qui communique cette coloration nordique si spécifique ainsi que l’utilisation souvent brute - mais jamais sommaire - des percussions. Un emploi des registres instrumentaux qui souligne la pureté des timbres. On remarquera un passage aux cordes divisées dans l’extrême-aigu dans le le 2ème mouvement. Concernant le 3ème mouvement, il est fortement dommageable que la partie lente au début affecte une baisse d’intérêt (à ce qu’il me semble) - de sorte que je ne peux concéder l’excellence à ce mouvement. Par ailleurs, de nombreux passages méritent à mon avis la mention "exceptionnel".

Symphonie 6 Dollar op 31 1927    (*/**/-) icone

Je n’ai pas trouvé dans cette symphonie la magie de la musique nordique qui animait la 3ème symphonie. un déploiement symphonique très poussé, parfois même excessif, débordant, malgré de larges passages mélodiques. L’ensemble ne m’a pas paru exprimer un lyrisme toujours très convaincant. Sans doute le meilleur, le 2ème mouvement bénéficie d’une ample mélodie développée sur un arrière-plan orchestral très élaboré, malheureusement il faut y déplorer à mon avis de grands passages vides d’intérêt. Quant au 3ème mouvement, développé sur un thème très beethovénien, il me paraît d’un classicisme un peu compassé. Une symphonie, sur l’ensemble, nettement moins engagée dans le style nordique et dans l’expressionnisme musical que la 3ème symphonie.

Symphonie op 53 [ORCHESTRE À CORDES] 1953    (-/-/-/*) icone

Une œuvre à mon avis sans grand relief. On ne comprend guère, à l’instar du Concerto pour cor, ce qui a pu motiver le compositeur pour une telle formation instrumentale, très classique a priori, interdisant les effets de couleur instrumentale. Et contrairement à Johann Halvorsen dans son Andante religioso, Atterberg n’a visiblement pas du tout orienté son style vers le post-impressionnisme, mais vers un classicisme très rigoureux - à tel point que cette œuvre aurait pu être écrite au début du 19e siècle. Naturellement, ce n’est pas réellement ce parti pris de classicisme de la part du compositeur qui explique ce jugement négatif de ma part, mais plutôt la faiblesse du contenu thématique, à ce qu’il me semble. Exceptons toutefois le thème principal du dernier mouvement, mais insuffisant même à racheter ce propre mouvement et encore moins l’ensemble de l’œuvre.

Symphony 5 Sinfonia funebre op 20 1922    (***/*/*) icone

Seul le 1er mouvement de cette œuvre me paraît réellement digne d’intérêt. Outre la faiblesse thématique, à mon avis, des 2 autres mouvements, je m’interroge sur l’adéquation entre l’appellation de sinfonia funebre et l’affect de l’œuvre, particulièrement en ce qui concerne cette valse à mon goût grossière et lourde qui termine le 3ème mouvement. Un mouvement qui ne rappelle en rien les incursions sublimes d’Atterberg dans le style nordique de sa 3ème symphonie. En ce qui concerne le 1er mouvement, tout en louant l’expression de la puissance si chère à Atterberg, j’y déplore certains débordements cuivriques et même quelques vulgarités qui n’augmentent pas le lyrisme, ni la puissance. Dans l’ensemble de ce mouvement, tout de même il faut saluer, notamment des interjections insistantes du trombone dans le thème principal, parfaitement réussies. Remarquons enfin que malgré cette rutilance et cette élaboration orchestrale, la musique d’Atterberg repose sur des thèmes très mélodiques. On n’y trouve en aucun cas la fragmentation et la dilution thématique de l’impressionnisme musical.

VIOLONCELLE ORCHESTRE

Concerto op 21 1922    (**/-/**) icone

Bon, voire très bon concerto à mon avis qui bénéficie d’un soliste très volubile, une exploitation des extrêmes-graves et des extrêmes-aigus particulièrement saisissante, et aussi notamment des motifs en double cordes, très réussis. La partie symphonique offre une palette de timbres, de rythmes à la hauteur du soliste. Thématique d’un très bon niveau qui se coule dans un style pseudo-impressionniste personnalisé, quoique sans rhapsodisme manifeste. Tout pourrait concourir à l’excellence dans cette œuvre, je ne lui accorde cependant pas cette mention. Est-ce la fatalité du violoncelle, cet instrument académique qui n’a ni le lyrisme du violon, ni la chaleur, l’expressivité de la contrebasse? De fait, malgré ses prouesses virtuoses, sa thématique riche, l’instrument ne me paraît jamais s’imposer vraiment, ni par rapport à l’orchestre ni lors des passages en solo, assez restreints cependant. Sur l’ensemble de l’œuvre, le 1er mouvement me paraît se détacher alors que le 2ème mouvement me paraît bien terne. Le 3ème mouvement, surenchérissant de virtuosité par rapport au premier, ne me paraît pas l’égaler sur le plan thématique, et en particulier en ce qui concerne sa partie symphonique.

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