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LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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BANTOCK Granville (1868-1946)


ORCHESTRE

Les œuvres symphoniques ci-dessous de Bantock s'apparentent à deux styles très différents. Old English Suite, Russian Scenes sont assez conformes au style mélodique du Groupe des Six, avec toutefois moins d'agressivité, mais un caractère rudimentaire tout aussi accusé. Hebridian Symphony est écrite au contraire dans un style symphonique très proche de Sibelius.

Old English Suite 1909    (-/-/-/-)

Russian Scene 1899    (-/*/*/*/*)

Hebridian symphony 1915    (****/***/***/***)

Dans le sillage des poèmes symphoniques de Sibelius et des œuvres impressionnistes de Debussy, notamment Jeux composé en 1913, cette œuvre très prenante évoque le mystère attaché aux montagnes des Hightland environnées de brume. Sur un fond mouvant des cordes dans le grave s'étirent des motifs au violon, à la flûte, à la clarinette, au basson jusqu'à un solo de violon totalement à découvert, pianissimo, mystérieux… L'orchestration, utilisant notamment la harpe, le celesta nous dévoile des sonorités hallucinantes digne des partitions impressionnistes les plus subtiles. Le second mouvement introduit une dimension lyrique tandis que le troisième mouvement s'épanche en un déploiement symphonique frénétique. L'influence de Holst et de Dvorak semble manifeste dans ce mouvement notamment par une utilisation somptueuse des cuivres qui n'est jamais bruyante. On y remarquera également un très long ostinato de trompette maintenant une tension presqu'insoutenable sur laquelle évolue l'orchestre. Le dernier mouvement, reprenant l'harmonie sourde de l'ouverture et les motifs solo du violon apporte un apaisement dans un style évoquant aussi Dvorak ou la Fantaisie indienne de Macdowell. On ne peut nier l'ampleur, la richesse, la puissance évocatrice de ces pages sublimes où l'on peut déplorer cependant quelques rares passages transitoires de moindre intérêt.

Pagan Symphonie 1923    (***/*/-/*/-/-)

La première partie de l'œuvre, en un mouvement d'amplification, évoque l'impressionnisme très allusif de la Symphonie des Hébrides. La suite, malheureusement, évoluant vers un style quelque peu agressif, parfois presque moderne (le 5e mouvement) ou un style purement classique très récitatif (le 4e mouvement), rompt le charme absolument sublime de cette première partie. On notera des solo de bois d'un intérêt variable (flûte puis clarinette dans le 2e mouvement).

Fifine at the fair a deference of inconstancy 1901    (***/*/-/*/-)

Bantock affirme dans le premier mouvement de cette œuvre où évoluent des cordes selon une utilisation extrêmement originale, son génie au suprême degré. À cette syntaxe d'un impressionnisme achevé se mêle un motif de nature mélodique bouleversant, sans que la différence de nature entre ces deux parties n'affecte l'unité musicale. La suite, parfois très dynamique, en relation avec l'argument de l'œuvre, me paraît manifester une certaine dispersion thématique, malgré un solo de clarinette dans le 3e mouvement d'une certaine originalité. On remarquera la même hétérogénéité de style que dans la Pagan Symphonie entre le mélodisme récitatif (ici le 4e mouvement), l'impressionnisme pur (le 1er mouvement) et un modernisme atténué (le second mouvement).

Ballade héroïque n°1 1944    (-)

Ballade héroïque n°2 1944    (***)

Seule seconde ballade apparaît réellement héroïque, notamment par ses effets de trombone mêlés à une trame orchestrale en filigrane très subtile. L'influence de Dvorak semble percer, plus précisément celle de la Symphonie du Nouveau Monde.

Celtic Symphony [STRING, 6 HARPES]    (**/***/***/***/***) icone

Celtic Symphony: une leçon d'orchestration avec une composition instrumentale limitée aux cordes et à 6 harpes. Certains compositeurs - que je m'épargnerai de nommer - ne peuvent écrire d'œuvre moderne sans le recours des cuivres. Bantock démontre au contraire que le vrai modernisme se trouve au-delà des prétendus effets cacophoniques et vulgaires. Thématique économe: le compositeur semble s'appuyer sur la répétition obsédante de courtes cellules. Mais son imagination ne tarde pas, dans la poartie centrale du second mouvement, à provoquer l'éclatement de la formule initiale en un déploiement impressionnant. Dans la Celtic Symphony: pas cette prodigalité inventive de la Symphonie des Hébrides, à mon avis, mais tout de même, tout de même, quel chef-d'œuvre. Tout y est: le raffinement suprême, les subtilités insaisissables, mais aussi l'intensité, l'exaltation lyriques.

VIOLONCELLE ORCHESTRE

Poème saphique 1909    (*)

Ce poème saphique révèle un violoncelle très mélodique, cependant à mon avis assez peu marquant sur le plan thématique. Dans cette œuvre, l'impressionniste, le grand inventeur de sonorités nouvelles qu'est Bantock, ne semble nullement se retrouver

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