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LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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BARBER Samuel (1910-1981)


ORCHESTRE

Adagio [CORDES] transcription    (***)

Le miracle de l'Adagio de Barber, c'est sa suprême lenteur, son infinie lenteur. Lenteur qui est un des effets caractéristiques de la musique nordique largement réutilisée par la musique moderne tonale. Une grande concentration, une grande noblesse se dégagent de cette page évoluant vers un crescendo pathétique où les cordes divisées par leurs modulations expriment admirablement d'impalpables impressions sonores, cependant que la coda s'évapore dans l'évanescence. Cette atmosphère particulièrement sereine compense l'ennui passager que pourrait provoquer cette mélodie au renouvellement parfois un peu problématique.

The school for scandal Ouverture    (**)

Symphonie n°1 1937    (-/-/***)

Cette œuvre se caractérise par un symphonisme à mon avis particulièrement éblouissant, un caractère très tonal, une exploitation préférentielle des cordes par rapport aux cuivres, assez rare, même parmi les classicisants contemporains. Dans la même logique, c'est également la veine mélodique qui domine, s'insérant dans une structuration orchestrale aux plans sonores très complexe. Le 2e mouvement apparaît cependant légèrement plus cuivré, évoquant parfois Prokofiev dans sa rythmique. Le plus impressionnant est certainement le dernier mouvement. Il débute par une mélodie exposée au hautbois, puis aux cordes, qui s'enfle en un immense crescendo se développant par l'adjonction successive de cordes, bois, cuivres et percussions, et aboutissant à un déchaînement sonore inouï. Le style rappelle par l'exploitation de la lenteur, voire parfois de l'arythmie, bien des pages de Sibelius, dans une coloration orchestrale plus émaciée.

First Essay for orchestra op 12    (-)

Symphonie n°2 1947    (-/-/-)

Peu saillante à mon avis par rapport à la symphonie n°1, cette œuvre présente cependant les caractéristiques principales manifestées par le compositeur: tonalisme très strict, atmosphère dramatique, utilisation relativement parcimonieuse des vents par rapport aux cordes. Si le 3e mouvement apparaît plus dissonant, le 3e réserve de larges passages de cordes divisées, procédé dont Barber s'est fait une spécialité. Il paraît indispensable de rappeler que cette symphonie fut détruite par le compositeur et donc exhumée après sa mort, donc sans son consentement.

PIANO

Sonata op 26 1949    (-/-/-/-)

Une écriture virtuose dans le sens de la densité, évoquant Scrabo de Ravel à la rythmique incessante. Le langage est dissonant, même s'il n'atteint jamais l'atonalisme. Une œuvre à mon avis très froide qui n'éveille guère l'enthousiasme.

PIANO ORCHESTRE

Concerto op 38    (-/*/-)

Œuvre tonale, cependant qui me paraît sans aucune thématique.

VIOLON ORCHESTRE

Concerto 1941    (***/**/**)

Sur une orchestration très aérée, parcimonieuse, feutrée, procédant par de légères ponctuations, évolue un violon discret dont la souple volubilité semble s'épancher sans heurt ni contrastes. Une grande expressivité, une grande nostalgie se dégagent cependant des thèmes très caractérisés (deux thèmes principaux, un mélodique, l'autre plus rythmique) constituant le mouvement. De nombreuses hésitations, passages pianissimo, communiquent à ce mouvement un caractère parfois intimiste et mystérieux. L'utilisation des percussions, dépourvue de la moindre agressivité, semble se fondre au contraire dans la suavité de l'ensemble. Les crescendos utilisent plus largement les tutti de cordes. Opérant une rupture totale, le troisième mouvement révèle un soliste émacié, presque incolore, désincarné, animé d'une perpétuelle vélocité sur un rythme à la forte scansion, presque haletant. La teneur thématique des 2e et 3e mouvements me semble cependant moins affirmée.

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