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LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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BÉRIOT Charles Auguste de (1802-1870)


VIOLON ORCHESTRE

Le génie de Charles De Bériot ne me paraît pas devoir être mis en doute, même s'il ne montre pas toujours la noblesse ni la majesté de son compatriote Vieuxtemps. Son style, quelquefois rudimentaire, trahit encore les maladresses d'un romantisme sorti de ses limbes. Il en exprime également l'inimitable candeur, l'ingénuité magique. Des inélégances parfois presque grotesques voisinent avec les traits de génie les plus purs. Le style violonistique de De Bériot a bien intégré la thématique paganinienne, même s'il ne l'exprime pas avec autant d'aisance et de pugnacité que le maître génois. La richesse de ses traits force cependant l'admiration et Bériot se situe bien au-delà de son maître Viotti. Une orchestration particulièrement colorée, dynamique, légère qui, loin aussi de l'orchestration post-mannheimienne de Viotti s'inscrit largement dans le symphonisme berliozien (avant la Fantastique). On remarquera particulièrement l'utilisation très lyrique des timbales. C'est le Concerto n°8 qui me semble s'imposer par son Allegro maestoso bénéficiant d'un thème symphonique d'ouverture magistral et se terminant par un accelerando final d'une grande densité. On ne peut oublier le Concerto n°1 affirmant une belle maîtrise dans l'écriture violonistique, notamment par l'utilisation des pizzicati. Sur le plan symphonique, on remarquera le climat très pathétique du 1er mouvement du Concerto n°4.Enfin, le Concerto n° 9, hors un passage grave très prenant de la part du soliste, me paraît demeurer en retrait par son style au mélodisme plus simplste, moins saillant. De Bériot, c'est la spontanéité, une manière plus directe d'atteindre la virtuosité. Il a tendance à éliminer ou écourter les phases préparatoires qui participent cependant à l'élaboration des épisodes virtuoses. Il est quelquefois sommaire, mais il atteint cependant cet état de grâce insaisissable lorsque la virtuosité maximale devient lyrisme pur, un état d'apesanteur spirituelle où il semble que la musique exprime l'absolu.

Concerto n°1 op 16 Militaire 1829    (***)

Concerto n°4 D minor op 46    (**/***/**)

Concerto n°7 G major op 73 1851    (***/***/***)

Concerto n°8 op 99 1855    (***/**/*)

Concerto n°9 op 104 1858    (*/*/*)

Concerto n°2    (***/*/***)

Cette œuvre de De Bériot témoigne d'une nette évolution du style concertant par rapport aux concertos de Viotti, dont on retrouve quelques échos. La différence essentielle tient plus à l'orchestre, ici post-berliozien, qu'au violonisme. La trace de Paganini dans le violonisme y est encore peu visible. Le thème orchestral d'ouverture, sublime à mon avis, est caractéristique de l'enthousiasme du premier romantisme. Ce mouvement me semble contenir de superbes motifs lents ainsi qu'un thème en doubles cordes très électrisant. Curieusement, il n'y a aucune reprise des thèmes. Une belle mélodie au violon, à mon goût, sauve le second mouvement, qui me paraît par ailleurs assez monotone. Le dernier mouvement rappelle plus précisément Viotti, surtout par son thème principal. Le soliste demeure dans une tessiture très aigu contrairement à ce qu'il en sera par la suite des œuvres de l'école franco-belge. L'orchestration joue un rôle moindre que dans le premier mouvement.

Concerto n°3 E minor op 44 1842    (***/***/***)

Concerto n°5 D major op 55 1848    (**/*/*)

Valse de concert op 100    (*)

La forme de valse est très peu perceptible dans la succession de ces sections mélodiques plus ou moins rapides et ponctuées sporadiquement par l'orchestre. Le violon est volubile, évoluant dans le medium.

Scène de Ballet icone   (***) icone

C'est une œuvre très pure que nous livre ici Charles de Bériot, tant sur le plan violonistique que symphonique. La thématique tend vers la forme de la valse, selon une virtuosité tempérée, mais très mature: un pont entre Vieuxtemps et Paganini, dont le compositeur adopte la recherche d'une tessiture très aiguë (au contraire de Vieuxtemps). L'orchestration, peu colorée, se trouve bien rehaussée par l'emploi judicieux des timbales.

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