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LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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BRUCKNER Anton (1824-1896)


ORCHESTRE

Les symphonies de Bruckner représentent une métamorphose du symphonisme viennois hérité de Dittersdorf et Beethoven vers la nouvelle conception nordique, s'appuyant sur l'arythmie et la sensualité sonore qui s'est opérée dans le sillage de Wagner. Sans doute Bruckner apporte-t-il (avec quelle richesse) la densité thématique souvent décevante dans les épisodes symphoniques wagnériens, si l'on excepte quelques réussites historiques. Une densité, chez Bruckner, jointe à la puissance du lyrisme qui atteint une rare monumentalité, apogée du genre symphonique avant sa substitution par le poème symphonique. Si un indéniable idéalisme traverse ces œuvres, il ne voile et n'amoindrit jamais la préeminence du souci artistique. Après la symphonie n°1 au caractère massif, monolithique si accusé, la symhonie n°2 nous gratifie au contraire d'un style imaginatif, multipliant les effets très raffinés, très aboutis de la tradition viennoise (notamment dans le troisième mouvement). Le dernier mouvement perpétue le lyrisme échevelé, exalté si beethovénien. Bruckner illustre également la conception très rossinienne de l'œuvre orchestrale comme suite de crescendos, ceux-ci constituant en eux--mêmes leur propre finalité, conception que reprendra Gernsheim plus tard. La n°4 Romantische révèle un Bruckner inspiré par Berlioz, mais qui outrepasse largement son modèle sur le plan stylistique. L'utilisation des vents, omniprésents sans jamais être bruyants, témoigne d'une puissance lyrique rarement égalée, notamment dans le quatrième mouvement. Bruckner réalise une véritable rupture avec le mélodisme romantique en utilisant des possibilités insoupçonnées de la couleur instrumentale (par les cuivres notamment) de manière magistrale. Bruckner possède l'art de maintenir des sons figés, de les enfler sans brusquer la dynamique, de nous subjuguer par la puissance sonore elle-même. La symphonie n°7, d'une facture proche de la deuxième, se caractérise, outre son premier mouvement lui aussi d'une remarquable densité thématique, par un deuxième mouvement lent de coloration très sibélienne ou nordique. L'illumination du génie éclaire ce mouvement, qui se complexifie progressivement jusqu'à la résolution finale en multiples surcouches orchestrales interpénétrées traduisant une progression lyrique remarquable. Un rare sentiment d'élévation, d'ineffable magie se dégage du thème principal lors de sa première exposition notamment. En revanche, le dernier mouvement, à mon sens, représente une dérive anecdotique sans intérêt majeur. La symphonie n°9 (inachevée) ne semble pas accuser de faiblesse par rapport aux œuvres majeures du maître si l'on considère les 2 premiers mouvements, une symphonie très cuivrée, mais aussi très variée dans ses effets instrumentaux notamment par l'exploitation poussée des pizzicatis (notamment au début du 2e mouvement), ce qui n'exclut pas de larges passages mélodiques confiés aux cordes dans la partie centrale du premier mouvement. Le 3e, très long (une symphonie à lui seul) me paraît un essai artificiel vers un style plus moderne. Une expérimentattion parfois à la limite du tonalisme, à mon sens peu convaincante.

Symphonie n°1    (***/-/***/**)

Symphonie n°2    (***/**/***/**)

Symphonie n°3    (***/**/***/***)

Symphonie n°4 Romantische    (***/**/***/****)

Symphonie n°5 1878    (*/*/-/-)

Symphonie n°6    (**/-/**/*)

Symphonie n°7    (***/****/***/*)

Symphonie n°8    (-/-/-/-)

Symphonie n°9    (***/***/-)

Symphonie n°0    (**/-/**/**) icone



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