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LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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BUSONI Ferruccio (1866-1924)


ORCHESTRE

Lutspiel Ouverture    (*)

Suite symphonique 1 1883  icone   (***/***/**/*/***) icone

Cette suite symphonique est bien à l'image du compositeur. Elle voisine des parties dans une écriture contemporaine de l'époque à des parties de structure "fuguée" au rythme systématique (intitulés Fugue, Gigue...). Ces dernières parties pourraient s'assimiler à des scherzos de symphonie. Busoni parvient à en rompre le caractère systématique par l'utilisation de registres instrumentaux variés, et l'archaïsme rejoint un certain modernisme. Néanmoins, la régularité rythmique de ces parties ne leur permet pas de se hausser à un niveau d'intérêt musical maximum. C'est le premier mouvement (Preludium) qui s'éloigne le plus de la structure archaïque fuguée et atteint même un certain lyrisme grâce à des crescendos imposants.

Suite symphonique 2 Armored 1895  icone   (*/*/**/***) icone

Contrairement à sa Suite symphonique 1, Busoni renonce aux formes archaïques (quoique modernisées) qu'il affectionne (Fugue, Gigue...), néanmoins il n'entre pas totalement dans la modernité en ce sens qu'il existe dans cette suite 2 une thématique très mélodique. Celle-ci crée un déphasage avec les effets symphoniques de style post-impressionnistes en phase avec la production de l'époque. Par ailleurs, Busoni nous offre une excellente leçon de symphonisme appliqué très spécifiquement à l'évocation guerrière, sans outrance, avec une grande sûreté de ton. Malheureusement, la thématique trop mélodique sur laquelle elle s'appuie, minimise ces effets lyriques. On admirera tout de même le crescendo du 3e mouvement et surtout le 4e mouvement qui évite ces inconvénients.

PIANO

Improvisation sur un choral de Bach 2 PIANOS    (-)

Fantaisie sur une valse de Mozart 2 PIANOS    (-)

Duettino concertante 2 PIANOS    (-)

PIANO ORCHESTRE

Le Concerto pour piano, chœurs d'hommes et orchestre op 39 (1904) (texte du poète Œhlenschlèger), monumental par sa longueur sinon par son contenu, atteint avec ses cinq mouvements 70 min. et représente un des plus longs concertos jamais écrits (avec celui de Wilhelm Furtwaengler). L'intérêt thématique de cette œuvre, dans un style légèrement moderne sans atonalisme cependant, me paraît assez pauvre (il faut excepter le troisième mouvement nettement plus riche). Le contenu de l'œuvre ne me semble pas à la mesure de sa dimension comme en ce qui concerne la Fantaisie chromatique pour piano seul. Quoique d'une virtuosité moins impressionnante, le Konzertstück, encore très lisztien dans son inspiration, me paraît nettement supérieur au concerto. C'est en fait à mon avis la Fantaisie indienne qui nous révèle Busoni dans la plénitude de son génie et témoigne de l'originalité de ce compositeur. Cette œuvre s'inscrit dans la lignée des fantaisies de Liapounov et Arenski en manifestant une prodigieuse émancipation du pianisme. Les motifs, à peine esquissés, se succèdent comme en une fascinante improvisation. Après un passage assez impressionniste, l'œuvre semble perdre de sa qualité en raison de motifs imprécis se diluant dans une suite d'effets gratuits. Mais rapidement, on retrouve le rythme de la fantaisie agrémentée de thèmes entraînants déployés avec grand brio. Les interventions orchestrales, bien qu'écrasées par la prestation du soliste, proposent à mon avis d'excellents motifs imprégnés de folklore américain. On remarquera, en conclusion, que cette œuvre, qui est postérieure au Konzertstück et au Concerto, apparaît nettement plus classique et très marquée par l'influence lisztienne dont Busoni ne s'est finalement jamais départi. Son originalité n'est cependant pas à mettre en doute, nul mieux que Busoni ne me semble pouvoir atteindre une telle facilité apparente de la composition où rien ne paraît prémédité.

Konzertstück 1890    (**)

Fantaisie indienne 1913    (***)

Concerto op 39 1904    (-/-/**/-/-)

VIOLON ORCHESTRE

Concerto    (*/-/***)

Ce concerto d'une grande originalité apparaît moderne dans le bon sens du terme par sa rythmique, ses audaces thématiques, classique par son tonalisme. C'est dans le troisième mouvement, d'une remarquable densité à mon avis, qu'éclate tout le génie de Busoni en courtes cellules très contrastées, se succédant rapidement. On retrouve assez curieusement les sonorités confinées, sourdes de l'orchestre tchaïkovskien. Après une mélodie courte qui survient dans la partie centrale annoncée par une ponctuation du cor, la subtilité rythmique atteint, semble-t-il, son maximum.

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