CHEN Qigang (1951-)

PIANO ORCHESTRE

Er Huang 2009     (*)

Cette œuvre m'apparaît extrêmement variable sur le plan de l'intérêt musical, et donc difficile à apprécier sur son ensemble. La première partie est composé de bribes sonores au piano solo, puis légèrement accompagnées au violon. Cette partie me semble absolument morfondante, thématiquement inconsistante, de même en partie la coda. On pouvait penser qu'à partir de la 2ème moitié du 20ème siècle, après la réaction salutaire du Groupe des Six, la musique était guérie des fausses hyper-subtilités post-debusséennes tirant vers le minimalisme (Des pas dans la neige du maître lui-même est sans doute un bon exemple). Heureusement, Qigang Chen montre dans la seconde parte - une amplification remarquable où intervient notamment une envolée aux cordes - qu'il possède un sens lyrique indéniable et qu'il est capable réellement d'élaboration musicale. La partie soliste apparaît très fouillée. Cette œuvre, me semble-t-il, si je la compare à quelques autres que j'ai pu entendre du compositeur, est une des plus néo-classiques. Er Huang est sauvée, en partie, parce que le compositeur se raccroche à la magnifique tradition rhapsodique chinoise. Ceci peut être interprété comme un aveu de l'incapacité du modernisme à créer des œuvres véritablement efficientes sur le plan artistique. Au final, cette œuvre reste largement inférieure à de nombreuses grandes réussites chinoises contemporaines, notamment le Concerto Typhon (Liu Shi-kun), le Concerto La rivière jaune, le fameux concerto pour violon Liang Shan-po et Tchou Ying-taï, et bien d'autres.

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