SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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DUBOIS Théodore (1837-1924)


ORCHESTRE

In memoriam mortuorum chant élégiaque 1914    (**) icone

In memoriam (**) présente une très belle ouverture et une non moins belle coda à la flûte, très mystérieuse, mais le corps du mouvement semble se perdre dans les méandres d’une mélodie inconsistante.

Symphonie française F minor 1908  icone   (*/-/-/-) icone

Une symphonie sans influx, quoique d'une thématique claire, mais à mon avis inopérante, qui interpelle rarement l'auditeur. Il faut ajouter un ensemble relativement animé, une instrumentation variée. Le style se réfère au romantisme tardif sans particularité notable. Aucune évolution musicale propre au début du 20e siècle n'apparaît.

Symphonie 3 1923  icone   (*/**/**/**) icone

Une bonne symphonie dans l'ensemble si l'on considère les 3 derniers mouvements toutefois. Le style symphonique, assez décalé par rapport à l'époque, se réfère au standard romantique sans particularité remarquable. Aucune trace de l'impressionnisme se s'y retrouve. La couleur instrumentale, quoiqu'elle ne soit pas absente, ne présente pas de recherche spécifique. S'y exprime plutôt des effets de puissance, notamment dans le dernier mouvement, incontestablement lyrique de ce point de vue, par la saturation obtenue grâce aux cuivres: cor et trompette.Ce mouvement est certainement le meilleur, toutefois un peu limité thématiquement. L"ensemble de la symphonie est dépréciée par un premier mouvement approximatif sur tous points de vue: thématique incertaine, superpositions instrumentales gratuites et dissonances désagréables qui détruisent le lyrisme.

PIANO

Clair de lune icone   (*) icone

Une pièce assez peu évocatrice d'où, surtout, ne se dégage pas de thème caractéristique.

PIANO ORCHESTRE

Concerto capriccioso 1876    (***/***/*/*) icone

De la matière dans le Concerto capriccioso pour piano et orchestre. Une introduction très virtuose (le 1er mouvement) au piano solo suivie d’un mouvement où le soliste, sur sa lancée, se livre à une brillante démonstration excellemment intégrée dans un orchestre procédant par touches sporadiques. Malheureusement, les 2 mouvements suivants me paraissent d’intérêt limité.

Concerto 2 icone   (***/-/****) icone

Sans aucun doute une grande œuvre, ce concerto mérite de figurer parmi les plus inspirés. D'un style romantique tardif, il se caractérise par une thématique très dispersée, malgré quelques thèmes bien définis. La partie pianistique, très volubile et dynamique, est une suite continue de cellules rapides, d'ébauches éparpillées sans résolution. Ces bribes, parfois incompatibles, sont introduites sans transition. La mobilité de l'inspiration chez Dubois n'a d'égale que celle de Herz, toutefois avec beaucoup plus de souplesse chez ce dernier. Cette caractéristique de pulvérisation thématique peut être diversement appréciée et jugée. La virtuosité, très abrupte, est maximale, plutôt dans le style de Litolff, Scharwenka, Sgambati, Tchaïkovski..., mais beaucoup moins mélodique, surtout par rapport à Tchaïkovski... Le 3ème mouvement contient, dans sa partie centrale, une très impressionnante cadence pianistique. Malgré le dynamisme d'ensemble, l'œuvre contient des passages presque figés dans le pianissimo, mais d'une thématique plutôt amélodique. Sur le plan symphonique, les timbres sont assez durs. Le cor domine souvent et les cordes ne réalisent pas le lien si naturel à de nombreux concertos romantiques. Au final, une œuvre magistrale qui s'impose parmi les meilleures du genre, même si on peut en contester certains aspects.

PIANO VIOLONCELLE ORCHESTRE

Suite concertante 1912    (**/*/**/**) icone

La Suite concertante pour piano, violoncelle et orchestre: une œuvre animée, brillante, virtuose, mais dont la thématique m’apparaît bien mince. Néanmoins, signalons le très bon mouvement lent (3ème mouvement) qui vaut essentiellement par le pathétisme de l’orchestre, dont les péroraisons de trompette, fondues dans un ensemble symphonique flou, sombre et somptueux, sont magnifiques. En revanche, les solistes, et notamment le violoncelle, peinent à exploiter un excellent thème principal.

VIOLON ORCHESTRE

Concerto 1897    (**/*/***) icone

Quel dommage que Dubois n’ait pas expurgé le premier mouvement de développements mélodiques parfois trop lâches car ce mouvement aurait atteint à mon avis le niveau de l’excellence. L’on ne peut taxer d’insuffisance aucun des compartiments de cette écriture, tant en ce qui concerne les motifs mélodiques ou les passages rapides en doubles cordes ou encore les interventions symphoniques souvent très enflammées. Orchestre coloré, vif, nuancé, lyrique quoique relativement classique dans ses effets. Dubois en use admirablement pour amplifier le soliste, s’opposer ou s’amalgamer à lui, ce qui apparaîtra particulièrement dans le 2ème mouvement. En ce qui concerne le violon, le compositeur cultive une virtuosité le plus souvent dans le mode legato, très souple, Le 2e mouvement ne semble valoir que grâce à un très bon thème principal. Riche et contrasté, exploitant des motifs dans l’extrême-aigu, et joignant une belle superposition des effets soliste-orchestre, le 3ème mouvement enfin ne peut qu’emporter l’adhésion. Une longue et belle cadence solistique (autographe?) termine le mouvement avant la coda orchestrale. On pourra considérer que cette oeuvre ne présente, au regard de sa date de composition, aucune tendance annonçant l’impressionnisme debusséen, mais elle contient à mon sens le meilleur de l’évolution musicale en cette fin du 19e siècle. Un style qu’on pourrait nommer le standard romantique tardif - appellation qui pour moi ne comporte aucune connotation péjorative. Tchaïkovsky et Scharwenka, du reste, représentent le triomphe cette esthétique sans doute dominante à la fin du 19e siècle. Non pas la fin d’un monde, mais un style universel et intemporel qui demeurera pendant plusieurs décennies. Quand la musique, débarrassée de l’idéologie du progressisme atteint l’uchronie, délivrée de la temporalité… Moins inspiré sans doute que son Concerto pour piano, mais plus à mon avis que dans sa Fantaisie Stück pour violoncelle ou encore sa Suite concertante pour piano, violoncelle, ce concerto, malgré certaines insuffisances, ne me paraît pas devoir être négligé par le mélomane.

VIOLONCELLE ORCHESTRE

Dans la Fantaisie-Stûck pour violoncelle et orchestre, de qualité indéniable, les thèmes, à mon avis, se haussent rarement à l’excellence malgré une belle prestation du soliste, alerte, volubile, et une orchestration variée, inventive, procédant souvent par touches subtiles. Quant à l'Andante cantabile, il se révèle à mon sens très inconsistant.

Fantaisie-Stück 1913    (**/*/**) icone

Andante cantabile    (*) icone



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