SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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ENESCO George (1881/1955)


DUO FLÛTE PIANO

Cantabile e Presto 1904    (**/**)

De très beaux moments caractérisent cette œuvre à coloration impressionniste, malheureusement sporadiques.

DUO PIANO VIOLON

Sonata No.3 in A minor dans le caractère populaire roumain, Op.25 1949  icone   (-/*/***) icone

Cette œuvre se caractérise, me semble-t-il, par des inégalités d'inspiration très marquées. Son intérêt majeur est concentré quasiment dans le dernier mouvement. Les 2 premiers mouvements, surtout le premier, ne se départissent pas d'un continuum lancinant sur une thématique insaisissable, ne trouvant que rarement son affirmation, cela malgré un passage impressionnant, mais limité en durée au milieu du 2ème mouvement. Le soliste, sur l'ensemble de l'œuvre, évolue dans l'extrême-aigu, surtout dans le 2ème mouvement. Le dernier mouvement rend de manière très accusée le friska et le lassan (en partie centrale dans le grave). Toujours dans ce dernier mouvement, les effets violonistiques, mais aussi pianistiques, sont d'une originalité rare, transcendant l'utilisation rhapsodique traditionnelle vers un modernisme positif sans jamais cependant verser dans des dissonances gratuites.

ORCHESTRE

Rhapsodie roumaine n°1 op 11 1908    (***)

Cette superbe rhapsodie roumaine, effectivement très rhapsodique, présente de nombreux effets communs à une danse cosaque ou une danse hongroise. Seule, peut-être, l'utilisation spécifique de glissandi, particulièrement impressionnants dans cette composition, semble caractéristique de la musique roumaine. On y discerne d'autre part de nombreux accelerandi, une utilisation importante et à mon avis très judicieuse des pizzicati. Le traitement orchestral repose essentiellement, sauf pour la finale, sur les cordes et les bois, notamment la clarinette. L'œuvre débute d'ailleurs par un solo de cet instrument. Si les effets rythmiques sont très accusés, on remarquera donc une relative absence d'éclat et un colorisme limité, notamment par rapport aux Galanta dances de Kodaly et même aux Danses slaves de Dvorak et à certaines rhapsodies hongroises de Liszt. Dans ce type de composition, Enesco semble ne pas se départir d'un certain classicisme, notamment par rapport à l'époque. Aucune allusion au style impressionniste en vigueur au début du siècle n'est perceptible.

Concert Ouverture A majeur op 32 sur des thèmes dans le caractère populaire roumain 1948    (-)

Très peu, sinon pas du tout rhapsodique, cette œuvre contient quelques effets debussystes, notamment un passage impressionniste à la flûte à découvert dans le 4ème mouvement. Le tonalisme, assez lâche, apparente cette œuvre à une œuvre moderne. L'absence de rhapsodisme malgré le titre semble montrer l'incompatibilité irrémédiable entre modernisme et rhapsodisme.

Suite d'orchestre n°1 op 9 C majeur    (*/*/-/**)

Cette suite présente des mouvements de contenu et style très divers. Le premier, le plus original à mon sens, est un immense tutti de violon insinuant qui s'étire indéfiniment jusqu'à la coda cependant que s'enfle en arrière-plan un roulement de timbale particulièrement impressionnant. Ce mouvement rappelle quelque peu le premier mouvement de la Faust-symphonie de Liszt. Le second mouvement apparaît plus monocorde, peu marquant à mon avis, tandis que le troisième expose inlassablement le même thème moderato. C'est le 3e mouvement, utilisant un thème rhapsodique bien caractérisé, qui m'apparaît le plus marquant. L'introduction, avec un motif au trombone témoigne à mon avis d'une recherche orchestrale assez audacieuse… et réussie. Cette page haletante présente parfois des allures de Nuit sur le mont chauve

Intermède op 12 CORDES    (-/-)

Cette œuvre, peu colorée de par sa structure instrumentale, assez monotone à mon avis, ne me semble pas exploiter les possibilités pourtant non négligeables de l'orchestre à cordes. Ces dernières ne me paraissent pas atteindre les effets lyriques qu'elles expriment dans les meilleures œuvres d'Enesco (notamment la Rhapsodie n°2 et le second mouvement de la Symphonie n°1).

Symphonie n°1 op 13 E f majeur    (-/*/**)

Le premier mouvement de cette symphonie, à la recherche d'un esprit de fantaisie, voire d'effets modernistes, se perd, me semble-t-il, dans une certaine grandiloquente dépourvue de sentiment pathétique. C'est à mon avis un échec complet. Les deux mouvements suivants semblent orientés vers une tout autre esthétique. Le second, à base de tutti de cordes, expose des motifs d'une grande fluidité dans un style pseudo-impressionniste assez fascinant. Le dernier mouvement me paraît s'imposer par un déploiement orchestral impressionnant (notamment par l'emploi des cuivres), sur des motifs rhapsodiques très lapidaires jusqu'à une coda flamboyante, très lyrique.

Symphonie n°3 C majeur op 21 1918    (*/-/-)

Cette œuvre d'Enesco me paraît plus bruyante que véritablement colorée, et très disparate sur le plan thématique. L'ensemble demeure tonal, cependant on doit noter le tonalisme très diffus du 3ème mouvement, qui rappelle Holst. Le style se caractérise par quelques debussymes. Seul le premier mouvement (moderato un poco mosso) me semble posséder une certaine dimension dramatique, notamment l'introduction, assez originale à mon goût. Seul, ce mouvement, peut-être considéré comme rhapsodique, notamment par un passage caractéristique évoquant le lassan tzigane.

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