SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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GRIEG Edvard (1843-1907)


DUO PIANO VIOLON

Les trois sonates pour piano et violon de Grieg me paraissent chacune receler des qualités distinctives. On retiendra d'une manière générale, à mon avis, une virtuosité limitée, la prédominance presque absolue du violon. Le piano demeure le plus souvent dans son rôle d'accompagnement, se risquant rarement (dans l'Allegro animato : 3e mouvement de la Sonate n°2 à quelques effets virtuoses. Chaque mouvement de ces sonates contient sans doute au moins un thème principal marquant (sauf peut-être le second mouvement de la Sonate in F m op 8), mais dans la deuxième, et surtout la première sonate apparaissent une floraison de motifs secondaires ou d'intermèdes particulièrement captivants, notamment dans l'Allegro animato (3ème mouvement) de la Sonate en C m op 45, peut-être le plus riche thématiquement. La première et la seconde sonates se caractérisent à mon avis par une utilisation importante du matériau rhapsodique dans lequel semble dominer singulièrement des motifs hispanisants. Grieg n'est pas le seul ni sans doute le premier a avoir fondu au folklore nordique des motifs de folklore étrangers, slaves et ibériques. C'est le cas également de Sibelius, sans compter les compositeurs russes. La proximité de ces folklores permet naturellement une synthèse homogène. Ces motifs hispanisants sont les plus caractérisés dans le 3ème mouvement de la Sonate en C m op 45 (Allegro animato) et dans le second mouvement de la Sonate en G M op 13 (Allegretto tranquillo). À ces deux première sonates, on peut également associer parfois un ton dramatique, notamment au premier mouvement de la première. Quant à la troisième sonate (en F M op 8), le style en est plus traditionnel et l'empreinte rhapsodique moins nette. Les 3 sonates pour violon et piano constituent certainement un des réussites majeures de Grieg et de la littérature dans ce genre instrumental. On ne peut qu'admirer l'extraordinaire densité thématique de toutes les parties, la quasi-absence de temps morts pouvant trahir une baisse temporaire de l'inspiration (seule la partie centrale du 1e mouvement Allegretto tranquillo de la Sonate n°2 marque à mon avis une légère faiblesse). C'est donc à mon sens un modèle de densité sur le plan des idées et d'intensité, un modèle de thématique puissamment caractérisée à laquelle s'ajoute une imprégnation rhapsodique omniprésente. Grieg adopte une tessiture très aiguë pour les deux instruments, fusionnant plus qu'ils ne s'opposent.. La partie la plus passionnée, la plus pathétique, et comportant un grand nombre de motifs très divers, est certainement le Lento doloroso (1er mouvement) de la Sonate n°2. La partie grave, lente, également remarquable du 3e mouvement de la Sonate n°3 évoque étonnement l'envoûtement si intense de la fameuse Malaguena des Danses espagnoles de Sarasate. Malgré la limitation des moyens liés au genre instrumental choisi, Grieg a su communiquer à ces pièces une étoffe qui les rend captivantes et inoubliables.

Sonata n°1 in F mineur op 8    (***/***/***)

Sonata n°2 in G majeur op 13    (***/**/***)

Sonata n°3 in C mineur op 45    (***/***/****)

DUO PIANO VIOLONCELLE

Sonate op 36    (***/**/***)

Sans atteindre la puissance, l'intensité lyrique et l'expression nostalgique du concerto, cette sonate représente sans doute l'une des meilleures manifestations des qualités de Grieg. A la manière d'un concerto, le premier mouvement se caractérise par sa véhémence alors que le dernier mouvement apparaît plus rythmique, notamment par son thème principal. L'œuvre, dans l'ensemble, est très contrastée. La marque rhapsodique, sans être absence, demeure moins perceptible que dans le Concerto ou les suites Peer Gynt.

ORCHESTRE

La première suite de Peer Gynt op 46 m'apparaît largement supérieure à la seconde. Grieg utilise avec bonheur le style nordique, notamment dans la première partie (Au matin). Danse d'Anitra témoigne d'un style plus dynamique, de même Dans le hall du Roi de la Montagne qui se déroule selon, à mon avis, un magnifique crescendo, savamment préparé. Dans la Suite n°2 op 55, il semble que Grieg se contente d'effets symphoniques plus faciles.

Peer Gynt suite n°1 op 46    (***/-/***/***)

Peer Gynt suite n°2 op 55    (**/**/-/*)

Jour de noces à Trodhaugen    (**)

Dernier printemps transcription 1881    (***)

Malgré la lenteur de cette mélodie presque figée, Grieg est parvenu à lui communiquer une grande intensité. L'orchestre intervient par des effets à mon avis très subtils, notamment de cordes divisés.

Suite lyrique 1er mouvement transcription 1891    (***)

Le premier mouvement (Le petit berger) est représenté par une mélodie exposée au violon, désolée, angoissante de style purement nordique comme saura le faire aussi Halvorsen.

Danses symphoniques op 64 1898    (**/*/-/-)

Stylistiquement proches des Danses norvégiennes du même compositeur, ces danses n'en ont pas à mon avis l'intérêt thématique ni l'originalité. Le plus souvent, l'inspiration de Grieg semble se restreindre à un mélodisme quelque peu facile. On retiendra cependant dans la première un motif où la trompette prend une part importante.

Symphony C minor EG 119 1864  icone   (*/-/*/-) icone

Rien quasiment dans cette œuvre - il est vrai relativement précoce - ne me paraît évoquer la transcendance griegienne. Une orchestration souvent poussive, que ne se démarque jamais du classicisme viennois. Quelle lourdeur dans le 3ème mouvement! Seule une belle mélodie exposée aux cordes et aux bois émerge d'un ensemble très répétitif dans le 1er mouvement.

PIANO

Ballade op 24    (*)

Dix pièces lyriques   

Ces pièces lyriques - assez peu lyriques ont, me semble-t-il, pâle figure à côté du magistral Concerto pour piano. Elles se caractérisent par un mélodisme chantant à mon avis un peu étriqué et l'absence de dynamisme. Ces caractéristiques ne s'appliquent pas à la célèbre Valse en la m qui constitue, me semble-t-il, une remarquable exception : c'est à mon avis une sublime page empreinte de nostalgie rêveuse.

Sérénade française (-)

Danse des sylphes (-)

Papillon (-)

Feuille d'album (*)

Au printemps (*)

Marche nuptiale norvégienne (-)

Jours de noces à Trodlhauden (**)

Valse la m&*** (***)

Arietta (-)

Au berceau (-)

Sonate in mi mineur op 7    (**/-/-/**)

L'originalité de Grieg à mon avis ne se discerne pas nettement dans cette œuvre. On ne retrouve en aucune façon, me semble-t-il, ces harmonies envoûtantes évoquant le rêve du Concerto pour piano et même de la Sonate pour piano et violoncelle, néanmoins l'œuvre, dans le premier et le dernier mouvement, conserve à mon avis un intérêt marqué grâce à sa richesse harmonique et ses thèmes très contrastés.

Danses norvégiennes des paysans op 72.   

Comme dans les pièces lyriques, le pianisme de Grieg, très sage, se limite à des motifs, à mon avis, d'envergure limitée. On exceptera la Danse Halling au mélodisme très original, notamment dans sa partie centrale.

n° 3 Marche nuptiale de Telemark (-)

n° 4 Danse Halling (**)

n° 8 Marche nuptiale selon T. Ugundsons Mullarguten (-)

n° 9 Nils Revkes Halling ()

n° 14 Danse numtiale des souterrains&- (-)

n° 16 Les filles de Kivle&- (-)

PIANO ORCHESTRE

Concerto    (****/***/****)

Cette œuvre à mon avis magistrale séduit par une alliance subtile entre son caractère nostalgique, rêveur et une intensité lyrique s'exprimant par une virtuosité magistrale. Le concerto présente sans doute une des premières grandes cadences pianistiques d'une allure pathétique tels qu'on les rencontrera dans les concertos de Scharwenka et surtout de Tchaïkovski, puis Sgambati. La coda me paraît particulièrement exultante et d'une gaieté expressive rarement atteinte en musique. Mais c'est encore la teinte mélancolique du mélodisme qui me ravit le plus, dans le second mouvement et dans la partie lente du troisième mouvement.

QUATUOR

Quatuor n°1 G mineur op 27 après 1877    (-/-/-/-)

D'une écriture austère, spartiate, rude, impérieuse, cette œuvre semble délibérément en opposition avec la prodigalité généreuse dont témoigne la manière habituelle de Grieg. Et rien ne semble à mon avis traduire son génie, pas la moindre bribe de motif mémorable, pas le moindre effet susceptible d'accaparer l'attention de l'auditeur malgré un ensemble contrasté, varié, jouant sur les alternances de registres.

Quatuor n°2 F majeur inachevé 1891    (-/***/-/***)

Plus mélodique, moins austère que le premier quatuor, ce second quatuor trahit à mon avis une grande variabilité de l'inspiration. Le mouvement le plus remarquable m'apparaît être le second, alternant des motifs rythmiques et des bribes de motifs d'une profonde intensité mélodique selon des ruptures absolument stupéfiantes. Ce mouvement, ainsi que le dernier qui, à mon sens se distinguent des deux autres par leur qualité supérieure sont aussi ceux dont l'empreinte rhapsodique est la plus évidente.

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