SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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LISZT Franz (1811-1886)


ORCHESTRE

Fantaisies hongroises transcriptions   

La version orchestrale de ces rhapsodies met particulièrement en valeur leur caractère dramatique, notamment en ce qui concerne les parties lentes (lassan) par les basses de l'orchestre comme dans le premier mouvement du Faust. L'orchestration de Liszt apparaît à mon avis brillante, utilisant les cuivres et percussions avec éclat, mais parfois, me semble-t-il, avec un certain manque de raffinement. En revanche, l'originalité symphonique de Liszt se révèle surtout par l'utilisation des solos instrumentaux à nu, la flûte, la clarinette, le trombone ou encore le violon. Les parties rythmées (friska) réalisent une utilisation judicieuse de pizzicati. Si les rhapsodies n°1, n°3, n°4, et surtout la n°2, envoûtent par leur richesse thématique, les rhapsodies n°5 et n°6 semblent traduire à mon avis une inspiration quelque peu essoufflée.

n°1 (***)

n°2 (****)

n°3 (***)

n°4 (***)

n°5 Héroïde élégiaque (**)

n°6 Carnaval de Pest (*)

Préludes (*)

Faust-Symphonie 1857    (***/*/*/-)

Cette œuvre se caractérise par une orchestration très aérée, très limpide, dans laquelle les instruments s'expriment souvent en soliste par de courts motifs, notamment le violon. Le symphonisme de Liszt se révèle très coloré, parfois éclatant, en raison de l'emploi souvent à nu des percussions. On remarquera l'utilisation de la harpe dans la partie centrale du second mouvement (Gretchen). Il est remarquable que Liszt ait affirmé une certaine modernité dans une conception très mélodique de la thématique. De nombreux effets préfigurent Sibelius, et évoquent l'atmosphère dramatique, mystérieuse de certains poèmes symphoniques de Saint-Saëns (La Jeunesse d'Hercule) et des ballets tchaïkovskiens, en revanche on ne saurait déceler aucune influence wagnérienne. Sur l'ensemble, on peut sans doute déplorer une trop grande longueur des mouvements. Le premier, qui atteint 30 minutes et présente une grande disparité thématique, n'est pas exempt à mon avis de passages plus faibles. Il est empreint d'une grandeur tragique certaine, propre à évoquer l'âme tourmentée de Faust, en revanche dans Méphistophélès (qui reprend le premier thème de Faust), Liszt n'atteint pas le satanisme que Berlioz avait su si magnifiquement peindre dans la Scène de Sabbat de la Symphonie fantastique, ni de certaines œuvre symphoniques de Tchaïkovski (Symphonie pathétique). Quant au second mouvement (Gretchen), malgré quelques motifs remarquables, il sombre à mon avis dans une monotonie mortifère. L'œuvre se termine par un Andante mistico pour chœur, ténor et orchestre qui, pensons-nous, n'ajoute rien à l'ensemble.

Poèmes symphoniques   

Touffus, imaginatifs, débordants, lyriques, d'une originalité incontestable, les poèmes symphonique de Liszt semblent plus souvent présenter un caractère d'expérimentation plutôt que d'œuvre achevé. Si le compositeur utilise des effets très personnalisés, parfois d'une grande hardiesse, il ne s'affranchit pas, à ce qu'il me semble, de procédés archaïques, rémanence du premier dix-neuvième siècle. Pire que cela, son insistance sur des effets de batterie, de fanfare, de tambour, à mon avis, confinent à une certaine vulgarité. On peut citer à ce sujet Mazeppa qui nous offre (à ce qu'il me semble) toute la panoplie d'un regrettable étalage de trivialité, voisinant avec un thème d'une magie admirable. Le lyrisme touche parfois à la grandiloquence gratuite, malgré des passages imprégnés d'une ferveur romantique presque miraculeuse. Cette dimension romantique demeure prépondérante, malgré parfois une préfiguration d'effets dépassant cette esthétique : une recherche de mystère s'exprimant par des bribes de motifs noyés dans le silence, également des tonalités fuyantes inusités. Sur le plan stylistique, il semble que l'on puisse établir un ordre de filiation assez net entre Liszt, puis Saint-Saëns, enfin Tchaïkovsky (dans la musique de ballet), voire plus loin Glazounov. Il s'agit probablement d'une simplification occultant de nombreux autres compositeurs. Aucune de ces pièces, dont le génie à mon avis, éclate sporadiquement, n'atteint l'excellence car elles sont généralement, à mon avis, dépréciées par l'irruption de thèmes plus grossiers ou, encore, plus souvent, par de larges passages sans thématique captivante, ce qui n'empêche pas Liszt d'y déployer une rutilance symphonique à mon avis aussi bruyante que creuse. C'est, me semble-t-il, le cas d'Orpheus, de la Bataille des Huns, de Hamlet... En revanche, de nombreuses pièces me paraissent atteindre une valeur musicale élevée, malgré leur inégalité : Tasso, les Préludes, Prometheus, Mazeppa, les Idéaux.

1 Ce qu'on entend sur la montagne (*)

2 Tasso, lamento e triomfo (**)

3 Les Préludes (**)

4 Orpheus ()

5 Prometheus (**)

6 Mazeppa (**)

7 Bruits de fête (-)

8 Héroïde funêbre (*)

9 Hungaria (*)

10 Hamlet (-)

11 la Bataille des Huns (-)

12 les Idéaux (**)

PIANO

Les Études transcendantes sont caractéristiques de la première manière du romantisme et de la virtuosité, celle-ci apparaît à mon avis souvent gauche, sans souplesse, heurtée, outrée comparablement à celle de nombreuses pièces d'Alkan, de Schumann, Hiller, Henselt, Deryschock... Quelques joyaux, me semble-t-il, parsèment cependant ces études (Fusées, Ricordanza). Les Rhapsodies hongroises représentent peut-être le sommet de l'art lisztien. Dans ces œuvres, le pianisme manifeste une extraordinaire souplesse et donne libre cours à sa virtuosité, qualités qui sont rehaussées encore par le charme si spécial de la musique folklorique hongroise. Les rhapsodies se présentent généralement sous la forme d'une longue introduction suivie d'une partie plus rythmée, rhapsodique. Il semble que l'intérêt musical est plus affirmé lorsque la marque rhapsodique est plus sensible. Les pièces les moins rhapsodiques sont sans doute la dixième et la onzième. Les années de pèlerinage, à mon avis, déçoivent par rapport à de superbes pièces comme Le rossignol ou Rêve d'amour. Liszt, sous l'influence mystique qui l'animait à la fin de sa vie, semble avoir contribué lui-même à stériliser son art en refusant souvent la virtuosité qui est pourtant l'essence de son génie. Les années de pèlerinage témoignent cependant de la recherche d'effets subtils, annonciateurs de Debussy, (notamment: bribes de mélodie à la main droite seule entrecoupées de silences, tonalités spéciales...), mais ces effets ne semblent pas toujours probants, et le compositeur me paraît souvent tomber dans l'insignifiance. Quant aux Deux légendes, et Bénédiction de Dieu dans la solitude, ces pièces révèlent un Liszt à mon avis sans vitalité, privé d’imagination, qui ne fait que ressasser quelques restes. La Sonate en si mineur, de même, me semble confuse, recelant parfois quelques sonorités pré-impressionnistes. On y sent, je crois, l’impuissance d’un compositeur fini. Nous lui pardonnerons en pensant aux merveilles musicales qu'il nous a données.

Fantaisie de concert    (*)

Rêve d’amour    (***)

Le rossignol    (****)

Les années de pèlerinage intégrale   

Première année: la Suisse 1835 (*)

Deuxième année: l'Italie 1849 (-)

Troisième année: l'Italie 1877 (*)

Rhapsodies hongroises   

n°1 1851&* (*)

n°2 1851 (***)

n°3 1851 (*)

n°4 1851 (***)

n°5 1851 héroïque (**)

n°6 1851 (***)

n°7 1851 (**)

n°8 1851 (**)

n°9 1851 Carnaval de Pest (*)

n°10 1851 (**)

n°11 1851 (*)

n°12 1851 (**)

n°13 1851 (*)

n°14 1851 (****)

n°15 1851 (***)

n°16 1882 (-)

n°17 1882 (-)

n°18 1882 (-)

n°19 1882 (***)

Études transcendantes   

n° 1 Preludio (**)

n° 2 Fusées (***)

n° 3 paysage (*)

n° 4 Mazeppa (**)

n° 5 Feux-follets (**)

n° 6 Vision (*)

n° 7 Eroïca (**)

n° 9 Ricordanza (***)

n° 8 Wilde jagd (**)

n° 10 Appassionato (*)

n° 11 Harmonies du soir (**)

n° 12 Chasse-neige (*)

Sonate en si mineur    (-)

Deux légendes   

Saint-François d’Assise; la prédication aux oiseaux (*)

Saint François de Paul marchant sur les flots (-)

Bénédiction de Dieu dans la solitude    (-)

PIANO ORCHESTRE

Les œuvres les plus typiques de la transcendance lisztienne me paraissent la Fantaisie hongroise et le Totentanz. Liszt y atteint une virtuosité éclatante en des thèmes irrésistibles de brio, de dynamisme, mais aussi des motifs lents marqués par une sérénité intense et rêveuse. Le pianisme exploite magnifiquement à mon avis les extrême-graves et les extrêmes aigus, les agréments, notamment les trilles, notes répétées, les glissandi... L'orchestration, au diapason, s'exprime en touches vives, dans un style nettement plus classique. Le Concerto à la mode hongroise, orchestré par Tchaïkovski, appartient à cette même veine, de même la Fantaisie sur les ruines d'Athènes. La Fantaisie sur Lelio de Berlioz témoigne, me semble-t-il, d'une maturité plus accomplie sur le plan stylistique (bien qu'elle ne date que de 1935), Liszt y multiplie les effets impressionnistes où le compositeur se cherche incessamment en une multitude de motifs sans lien aboutissant à des effets grandioses. En revanche, les concertos, composés de thèmes qui paraissent souvent préfabriqués, ne me convainquent guère. Dans ces œuvres, l'orchestration, comme le pianisme, très aérée, me paraît manquer de lyrisme véritable et de dynamique. Malédiction, œuvre à mon avis d'un style dépouillée, malgré quelques effets saisissants, sombre parfois dans la monotonie.

Concerto n°1 1949    (**)

Concerto n°2 1857    (**)

Concerto pathétique    (*)

Fantaisie hongroise 1852    (****)

Malédiction 1840    (**)

Rhapsodie hongroise n°13    (-)

De profundis    (***)

Le style de cette œuvre contraste avec l’intention affirmée par le compositeur dans le titre. Liszt nous offre ici, à mon avis, une brillante prestation solistique. La thématique, très riche, témoigne d’une grande aisance dans les transitions. Il s’agit comme dans les autres fantaisies sur des thèmes d’opéra de Liszt d’un kaléidoscope de motifs. Quelques passages (dont un constitué d’accords plaqués lents) témoignent d’une recherche de pathétisme, de même que certaines sonorités que l’on pourrait qualifier d’outre-tombe. Mais la finale ne fait guère d’illusion sur la ferveur de l’abbé Liszt et rappelle plutôt le brillant pianiste du Galop chromatique. Ce De profundis, par rapport à son argument, apparaît à mon avis comme une mauvaise synthèse du lyrisme pianistique et de l’esprit mystique, en revanche, il s’agit sans doute d’une œuvre excellente sur le plan purement musical.

Concerto posthume    (-)

Concerto pathétique 2 PIANOS ORHESTRE    (-)



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