SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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RAVEL Maurice (1875-1937)


DUO VIOLON PIANO

Sonate    (*/**/-)

Malgré le mélodisme associé à l'écriture violonistique obligeant le compositeur là une écriture moins sèche, cette œuvre ne parvient pas, me semble-t-il, à s'affranchir des limitations propres au style ravélien. Le premier mouvement présente à mon avis une partie soliste relativement uniforme que le piano, par ses sonorités curieuses, originales, ne rehausse guère. Le second mouvement, d'intérêt à mon sens plus affirmé) utilise le mélodisme sud et nord américain en une mélodie très expressive. Malheureusement, il semble qu'elle perde en partie sa saveur dans les développements qui suivent, notamment lors d'une série de pizzicatti à mon avis inefficients. C'est un violon plus virtuose, plus mobile que nous offre la dernière partie, pour moi vite lassant malgré son apparente originalité.

Sonate posthume    (-)

Mélodie très classique dans le médium, à mon avis, très ennuyeuse et très longue.

Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré    (-)

Encore plus soporifique à mon avis que la Sonate posthume, cette œuvre me paraît tendre vers l'insignifiance totale.

Tzigane transcription    (***)

Cette œuvre, qui me paraît une incontestable réussite, parvient à l'exploitation du rhapsodisme selon une esthétique moderne originale, au vrai sens du terme, même si elle n'atteint peut-être pas cette totale refonte et réinvention du rhapsodisme réalisée par Kodaly avec Harry Janos. Ravel associe très heureusement l'écriture violonistique et l'écriture pianistique, chaque instrument s'affirme dans ses possibilités phoniques et thématiques propres sans nuire à l'ensemble. Malgré la réutilisation de formules motiviques parfois un peu communes du folklore tzigane, Ravel en réalise des développements étonnants. On ne peut qu'admirer la densité extraordinaire d'effets selon une succession étourdissante. Autant l'auteur du Boléro se perd parfois dans des longueurs stériles dans certaines œuvres, autant il sait parfois condenser les effets de manière particulièrement saisissante.

HARPE

Introduction et Allegro HARPE QUATUOR À CORDES FLÛTE CLARINETTE 1906    (*)

Cette œuvre typiquement impressionniste présente un soliste volubile, affirmant une grande virtuosité, notamment par deux cadences solistiques, qui ne négligent pas les arpèges, si caractéristiques du jeu de la harpe. Le début, très lent, teinté de nostalgie, rappelle la fameuse Pavane pour une infante défunte, la suite affirme des motifs plus incisifs et des effets très originaux, subtilement orchestrés. Ravel montre ici un art de la variation consommé. Malgré toutes ses qualités, cette œuvre me paraît conserver une certaine froideur et ne semble pas captiver l'intérêt.

ORCHESTRE

Bolero    (***)

Variation inlassable d'un même thème en un immense crescendo, sous-tendu par un ostinato rythmique insistant, cette œuvre montre la puissance d'impact de la thématique par elle-même, laquelle captive l'auditeur autant que la coloration orchestrale qu'elle revêt. Elle montre également, s'il était besoin, la force de la thématique hispanisante que les compositeurs dits impressionnistes ont beaucoup exploitée (à mon avis de manière moins approfondie cependant que les Russes et que Saint-Saëns).

Pavane pour une infante défunte transcription    (**)

Cette transcription ne rehausse pas à mon avis cette pièce pour piano dont l'hiératisme lancinant ne me convainc guère.

Valse    (*)

Daphnis et Chloé    (**)

Cette œuvre affiche à mon avis un déploiement orchestral extraordinaire dont tous les effets cependant n'atteignent pas une totale efficacité. En première partie, notamment par les cordes dans le grave au début jusqu'à une mélodie à la flûte au centre, est évoquée une atmosphère de douceur, de volupté. Les effets sont très inspirés par le Prélude à l'après-midi d'un faune de Debussy, dans une nuance cependant plus compassée, parfois morne, il me semble. En seconde partie, après l'exposition d'un thème incisif, très beau à mon avis, s'enchaîne un crescendo froid, mécanique, inquiétant, agressif, martelé par les percussions. Cette partie présente l'inconvénient majeur, me semble-t-il, de ne pas s'accorder avec la première, idyllique et voluptueuse, de sorte que l'œuvre manque de cohérence. Il ne me paraît pas outrancier d'affirmer que Ravel en terminant son œuvre par cette finale l'a véritablement assassinée. Le compositeur donne l'impression de vouloir casser tout abandon de l'auditeur au charme et à la beauté musicales.

Valses nobles et sentimentales transcription    (-/-/-/-/-/-/-/-)

Sans âme, d'un style morne, compassé, artificiel, à mon avis, ces valses semblent une imitation ironique, une parodie presque sacrilège de la valse viennoise. Il me semble que Ravel dans cette œuvre évolue dangereusement vers une sorte de minaudage intellectuel.

Alborada del gracioso transcription    (-/-/-)

Une barque sur l'océan transcription    (-)

Rhapsodie espagnole    (-/-/-/-)

Par son déploiement orchestral gratuit, parfois agressif, à mon avis, cette rhapsodie ne parvient même pas, à l'instar de celle de Debussy, à tirer parti du rhapsodisme espagnol permettant pourtant des effets puissants. On ne peut une fois de plus que déplorer, me semble-t-il, le contraste entre ces œuvres et l'hispanisme si brûlant de Saint-Saëns, et bien sûr des compositeurs ibériques eux-mêmes (Albéniz, Sarasate, Rodrigo...), voire des compositeurs russes (Glinka, Rimski-Korsakov...).

Ma mère l'Oye, ballet transcription    (*)

Cette œuvre, totalement dépourvue d'âme à mon avis, accumule des effets orchestraux gratuits évoquant vaguement une atmosphère féerique. Quel contraste par exemple avec le style si chaleureux de Tchaïkovski dans son Casse-noisette ou celui, réellement féerique, me semble-t-il, de Glazounov dans Les Saisons.

PIANO

L'œuvre pour piano seul de Ravel me déçoit par rapport à ses œuvres pour piano et orchestre et par rapport à la renommée du compositeur. Ravel y manifeste à mon avis peu d'imagination, sans couleur, sans âme. Certaines pièces Miroirs, Jeux d'eau tentent, sans succès, me semble-t-il, d'imiter l'impressionnisme debussyste, d'autres, qui constituent la seconde manière, (Le Tombeau de Couperin), d'un formalisme classique, dépourvues de toute virtuosité, tendent à une simplicité qui rappelle Séverac et qui pourrait bien être une réaction antidebussyste. Ravel ne parvient pas, me semble-t-il, à faire émerger une inspiration toujours tributaire de ses modèles (Albéniz, Debussy, Gershwin). Seule s'impose Alborada del gracioso, qui ne doit cependant son intérêt, à mon avis, qu'à l'imitation d'Albéniz et A la manière de Borodine, simple mélodie, qui rappelle peut-être plus Moussorgski que Borodine.

Gaspard de la nuit 1908   

Ondine (-)

Le gibet (-)

Scarbo (-)

Miroirs 1905   

Noctuelles (-)

Oiseaux tristes (*)

Une barque sur l'océan (*)

Alborada del gracioso (***)

Vallée des cloches (-)

Jeux d'eau 1902    (-)

Pavane pour une infante défunte 1902    (**)

Sonatine 1905    (-/-/*)

Valses nobles et sentimentales    (-)

Le tombeau de Couperin 1914   

Prélude 1913 (-)

Fugue (-)

Forlane (-)

Rigaudon (*)

Menuet (-)

Toccata (*)

Prélude    (*)

A la manière de Borodine 1913    (**)

A la manière de Chabrier 1913    (-)

Menuet antique 1895    (-)

Menuet sous le nom de Haydn 1908    (-)

PIANO ORCHESTRE

Les concertos de Ravel témoignent d'un héritage complexe, Saint-Saëns, Massenet, Pierné, Moussorgski, Gershwin, Stravinski. Ces œuvres apparaissent plus modernes par leur orchestration que par leur tonalisme. Dans le Concerto en sol, le soliste affirme des thèmes souvent secs et saccadés. L'orchestration concède une part importante aux cuivres, mais la flûte s'exprime en larges passages mélodiques, légèrement teintés d'une tristesse indéfinissable. Malgré l'atmosphère de sérénité du mouvement lent, sa thématique me paraît d'intérêt limité. Moins varié, moins riche sans doute, le Concerto pour la main gauche, se caractérise par une orchestration plus réduite. Le piano s'exprime par des cadences dans le grave remarquables à mon avis ainsi que dans des passages d'un extrême aigu figé. La partie centrale est légèrement jazzée, la dernière partie déploie une ascension impressionnante de l'extrême grave à l'extrême aigu.

Concerto 1931    (***/*/***)

Concerto main gauche    (***)

QUATUOR

Quatuor QUATUOR A CORDES    (-/*/-/-)

VIOLON ORCHESTRE

Tzigane    (**)

L'œuvre se compose de deux parties distinctes, une longue cadence pour le violon sans accompagnement, puis une partie où soliste et orchestre sont intimement mêlés (structure rappelant les Airs bohémiens de Sarasate et le Souvenir de Moscou de Wieniawski). La première partie dans le grave n'affirme à mon avis aucune idée marquante. La seconde partie, plus intéressante, expose un grand nombre de motifs bien caractérisés avec une violence très ravélienne, motifs qui ne me paraissent pas tous convaincants. On retrouve dans le traitement violonistique toute la panoplie de la virtuosité du XIXème siècle. L'orchestration, très allégée rehausse bien les motifs du soliste dans l'aigu ou expose lui-même le thème principal aux cors selon un procédé très lisztien. Le traitement rhapsodique me paraît plus proche du style populaire et n'atteint pas l'utilisation très élevée qu'en font à mon avis Sarasate, Wieniawski et plus encore Kodaly.

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