SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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SCHUBERT Franz (1797-1828)


ORCHESTRE

Symphonie inachevée    (*/-)

Malgré l'exemple de Beethoven, Schubert se restreint, me semble-t-il, à une utilisation de l'orchestre assez peu originale comme s'il avait voulu volontairement éviter tout colorisme. La marque pathétique de cette symphonie, à mon avis, se dilue dans les longueurs excessives d'une thématique sans relief.

Symphonie 9 La Grande C major D944 1825  icone   (***/**/***/***) icone

Grande symphonie de Schubert, quoique, par son style, elle ne figure pas parmi les œuvres les plus avancées de l'époque. On pourrait comparer par exemple à la Symphonie 5 de Ries (1814), la Symphonie 1 de Herold (1813), les Variations sur la Follia de Salieri (1815) ou certaines ouvertures précoces de Rossini. Schubert n'en affirme pas moins, dans le cadre d'un symphonisme peu coloré, des contrastes très puissants, un sens du lyrisme et notamment du crescendo très élevé et un sens avéré des subtilités harmoniques. Presque tous les thèmes de cette symphonie me paraissent excellent. Le seul léger point faible sur l'ensemble pourrait être représenté parfois par une excessive réexposition de ces thèmes.

PIANO

Les impromptus de Schubert recèlent à mon avis des pièces admirables, quelques-unes cependant se révèlent insipides et d'une longueur difficilement supportable. Ces œuvres sont écrites dans un style typiquement préromantique, parfois préschumanien, qui s'inscrit plutôt dans la continuité classique que dans l'exploration du nouveau style développé notamment par Beethoven. Néanmoins, Schubert fait parfois beaucoup avec très peu, sans emphase ni grandiloquence. L'intimisme, l'utilisation d'une thématique très souvent simple, mais efficace, une harmonie riche, parfois un peu épaisse, un pouvoir d'invention mélodique incontestable caractérisent encore ce style. Schubert compense son absence de panache et d'élégance par de nombreux effets de modulations comme dans l'Impromptu n°2 op 90 (D899). Il atteint parfois un pathétique troublant sans jamais toutefois atteindre la passion exacerbée, les accents de véhémence ou le grand lyrisme communs aux romantiques. L'Impromptu n°4 op 142 (D935). se distingue à mon avis par un rythme particulièrement tonique et une certaine virtuosité (notamment des glissandi étonnants qui voisinent cependant avec des gammes classiques très sages). La virtuosité, quelquefois manifeste, se traduit essentiellement par la densité pianistique, les effets de puissance, les contrastes saisissants sans jamais viser aucun effet démonstratif, ni aucune envolée lyrique. On notera dans ce sens le confinement dans une tessiture plutôt grave et une certaine surcharge harmonique des accords, qui ne nuit cependant pas à la limpidité de la ligne mélodique. Schubert semble affectionner les tremolos, les séries d'accords redoublés, les notes obstinées en accompagnement (Molto moderato de la Sonate en si b M D960), propres à émouvoir. Le 2ème impromptu en ut m dans sa partie centrale présente à mon avis une progression admirable d'accords de plus en plus dissonants et des contrastes d'intensité saisissants évoquant une montée vers un pathétisme désespéré. La répétition (est-ce volonté manifeste ou facilité ?) parfois presque insensée que Schubert réalise du même thème (même s'il est varié) comme dans le Premier Impromptu en ut m conduit à une sorte de sentiment d'hypnose assez singulier, comme un témoignage de la puissance thématique par elle-même de la part du compositeur.

Impromptus op 90 1827   

n°1 (***)

n°2 (***)

n°3 (-)

n°4 (-)

Impromptus op 142 D 935   

n°1 (***)

n°2 (**)

n°3 (**)

n°4 (***)

Klavierstücke Impromptus 1828    (-)

n°1 (-)

n°2 (-)

n°3 (-)

16 German Dances D 783 1823    (-)

6 Moments musicaux D 780 1828   

n°1 (-)

n°2 (-)

n°3 (-)

n°4 (-)

n°5 (-)

n°6 (-)

12 German Dances D 790 1823    (-)

Sonate si bémol majeur D 960    (***/-)

Wandererfantasie D760 ut majeur    (*/-)

Sonate la mineur D537    (**/-/-)

QUATUOR

Quatuor n°14 La jeune fille et la mort 1824    (***/***/**/***)

Dans cette œuvre à mon avis d'une grande expressivité dramatique comme le suggère le titre, Schubert atteint souvent le sublime, mais ne s'affranchit jamais, me semble-t-il, de ses principales faiblesses: trop grande répétitivité des thèmes, incapacité à réaliser des transitions. L'œuvre se présente souvent comme une succession de motifs incessamment répétés, par exemple le second mouvement qui comporte 5 sections juxtaposées dont 2 absolument sublimes à mon avis, mais une beaucoup plus faible et répétitive. On remarquera l'équilibre entre les parties instrumentales, l'exploitation particulièrement judicieuses des timbres graves du violoncelle et de la contrebasse sans oublier le mélodisme du violon, qui parfois sait jouer le rôle d'accompagnement (3ème section du 2ème mouvement). Schubert évite les longues tenues mélodiques pourtant si naturelles à l'instrument et tire des effets merveilleux, à ce qu'il me semble, par de petites touches dans l'aigu. L'écriture très symphonique de cette œuvre me paraît étonnante par rapport à la symphonie inachevée qui exploite, me semble-t-il, au contraire très mal les possibilités de l'orchestre.

Quatuor 15 D887 major 1826  icone   (***/***/***/**) icone

Un grand quatuor de Schubert, comparable en qualité au fameux Quatuor 14, dans un affect moins sombre et moins dramatique, mais sans doute aussi lyrique et sûrement plus énergique. Schubert maintient un rythme extrêmement soutenu et un renouvellement des thèmes correspondant. Sans doute peut-on déplorer quelques passages plus faibles dans le premier mouvement, mais celui-ci est emporté notamment par son thème principal, abondamment répété, mais à juste raison. C'est peut-être le second mouvement, par sa partie lente admirable comme sa partie centrale plus rapide et lyrique qui constitue la meilleure partie de l'œuvre. En revanche, le dernier mouvement, d'une certaine monotonie rythmique, devient, me semble-t-il, parfois lassant. Sur l'ensemble, on pourrait reprocher à Schubert de ne pas avoir suffisamment introduit de ruptures rythmiques, contrepartie du tonus haletant qui semble emporter cette œuvre.

TRIO

Dans ces trios pour piano, violon, violoncelle op 100, op 99 et trio en un mouvement Sonata se révèle à mon avis toute la dimension tragique de l'inspiration schubertienne, transcendée par une souffrance sans espoir. Il semble que le compositeur, lorsqu'il est privée de la source d'inspiration liée à son état désespéré, ne peut qu'aligner en vain des lignes d'écriture de moindre intérêt, sombrant dans une certaine insipidité. En revanche, dans le Trio op 100, Schubert tire, me semble-t-il, un parti merveilleux de la contrebasse et du violoncelle pour nous émouvoir jusqu'au plus profond de nous-mêmes.

Trio op 100    (*/***/-/***)

Trio en 1 mouvement D Sonata    (-)

Trio op 99    (**/-/-/-)

Adagio op 148 notturno    (-)

VIOLON ORCHESTRE

Rondo    (**)

Cette œuvre apparaît très déroutante du point de vue style. On discerne des influences post-mozartiennes, mais la haute tenue du violon évoque parfois le Concerto n°6 de Paganini ou les concerti de l'opus XII de Vivaldi (totalement inconnus à l'époque). Le soliste paraît très dynamique, exposant de nombreux motifs dans l'extrême aigu d'une grande expressivité. L'orchestration, réduite aux cordes, ne joue qu'un rôle secondaire. Le soliste, à mon avis, s'impose notamment en finale par un beau thème en staccato.

Polonaise    (-)

Œuvre d'une écriture à mon avis simpliste. La mélodie, très bien mise en relief pourtant, me paraît vraiment d'une trop grande banalité. L'orchestre ne joue qu'un rôle d'accompagnement.

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