SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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SUK Joseph (1874-1935)


DIVERS INSTRUMENTS

Dans un registre très différent de l'orchestre, Suk a su s'adapter au genre pour violon et orchestre en recherchant un mélodisme conforme au genre instrumental, voire même un style parfois volontairement archaïsant. Le piano conserve un rôle d'accompagnement, même s'il montre parfois des signes d'émancipation comme dans la Ballade in D m. Dans l'ensemble, ces œuvres manifestent une grande mobilité thématique, des contrastes marqués. Dans les autres genres de musique de chambre, nous ne retrouvons malheureusement pas toujours la verve habituelle du compositeur et l'ensemble des pièces apparaît répétitif et peu contrasté. les genres du Trio, du quatuor et du quintette semblent avoir été abordés avec académisme, comme si ces genres musicaux requerraient l'ennui pour parvenir à l'estime et à la reconnaissance.

Melody VIOLONS 2    (**)

Minuet VIOLON PIANO 1919    (-)

Ballad D mineur VIOLON PIANO 1891    (***)

Four pieces op 17 1900   

Quasi ballada (***)

Appassionato (**)

Un poco triste (***)

Burlesca (**)

Ballad D mineur op3 n°1 1898    (**)

Serenade op3 n°2 1898    (-)

Bagatelle 1917    (-)

Barcarolle QUATUOR 1888    (**)

Ballad QUATUOR    (-)

Elegy op 23 1902    (-)

Sousedska VIOLONS 5 CONTREBASSE PERCUSSIONS    (-)

Trio PIANO VIOLON VIOLONCELLE C mineur op 2    (-/-/-)

Quartet PIANO VIOLON VIOLONCELLE A mineur op 1    (-/-/-)

Quintet 2 VIOLONS ALTO VIOLONCELLE G mineur op 8    (-/-/-/-)

ORCHESTRE

Pohadka, a fairy tale Suite from the music to Zeyer's dramatic tale Raduz and Mahulena op 16 1898    (***/*/***/**)

Cette suite, mobilisant une instrumentation riche, complexe et colorée, évoque un sentiment plus imprégné de volupté que de dramatisme. C'est l'évolution typique du poème symphonique post-romantique tel qu'il sera développé par l'école de Bélaïev notamment. Suk exploite les interventions en solo du violon sur fond de pizzicati dans le premier mouvement ou le solo de flûte dans le troisième mouvement. Quoiqu'un intérêt thématique presque continu sous-tende l'œuvre, l'on y décèle, me semble-t-il, parfois un certain manque de conviction, de frénésie qui amoindrit l'intensité expressive. Le caractère relativement statique des motifs, notamment des crescendos, se trouve compensé par l'extraordinaire légèreté et luminosité de l'orchestration. Le premier mouvement présente une partie centrale très impressionniste évoquant des éclairs lumineux surgissant dans la nuit, le passage est suivi d'un ample crescendo figé, caractéristique du post-wagnérisme. En contraste avec la recherche d'élévation dont témoignent les autres mouvements, le second présente un thème principal guilleret, un peu sommaire, où disparaît tout le charme impressionniste de la page précédente. Le troisième mouvement, lent, imprime une expression plus grave, amplifiée par le rhapsodisme. Des thèmes simples, mais d'une grande efficacité. Plus dynamique, le dernier mouvement termine le poème symphonique en apothéose, mais, souffre, me semble-t-il, d'une thématique parfois déficiente et peu perceptible. le retour du solo de violon est cependant bienvenu. il s'git donc là en définitive, d'une très belle œuvre que signe Suk.

Praga op 26 1904    (**)

Praga présente l'apparence d'un épanchement orchestral brillant dont le support thématique me paraît souvent assez diffus et n'affirme guère de fil conducteur.

Symphony in E mineur op 14 1899    (***/****/***/***)

Si le compositeur utilise une palette orchestrale et des effets, dans leur essence, se rapportant à une esthétique symphonique romantique largement éprouvée, même dépassée en 1899, il n'apparaît à aucun moment que cette caractéristique amoindrit l'intérêt à mon avis supérieur de cette œuvre. Suk réalise un véritable renouvellement de la thématique pour créer des effets originaux empreints d'un lyrisme puissant, même si l'on peut déplorer parfois quelques insistances rythmiques un peu primaires. Une farouche énergie traverse cette symphonie, voire une certaine brutalité primitive, particulièrement le premier mouvement se développant jusqu'à sa conclusion en une forme de marche héroïque. Une marche en avant se déployant dans un mouvement ascendant jusqu'à l'essoufflement, bâtie sur un thème principal fortement charpenté. C'est sans doute dans le second mouvement, alliant la recherche du grandiose, de la puissance avec les subtiles variations du tissu symphonique que Suk atteint l'apogée de son œuvre. Le 3e mouvement renoue avec la tradition romantique des scherzo endiablés et sataniques. Le thème principal du dernier mouvement, un épanchement violonistique particulièrement angoissé, rejoint la sensibilité et l'esthétique tchaïkovskienne. On reste abasourdi par cette ivresse du sublime que nous transmet cette œuvre, dont tous les thèmes paraissent marquants et mémorables.

Asrael symphony for large orchestra op 27 1904    (*/-/-/-/-)

Bien différente de la Symphonie n°1 du maître, cette œuvre a-t-elle d'autre intérêt que de constituer un exercice de virtuosité symphonique? Il n'y manque pas l'affect pathétique qui sied à toute symhonie et même la coloration funèbre, quoique Suk ne réprime pas le dynamisme orchestral qui lui est propre. Quasiment rien ne me paraît relever l'œuvre au dessus de l'anecdote, rien qui ne paraisse réellement ressenti et puisse traduire chez l'auditeur une émotion réelle. Un style, dans l'ensemble, qui demeure fortement attaché à l'esthétique romantique, malgré l'époque tardive de composition. On ne note guère d'incursion vers un style plus moderne, mais l'originalité symphonique de Suk ne peut être contestée.

VIOLON ORCHESTRE

Fantaisie op 24    (***/***)

C'est à mon avis une très belle œuvre de style pseudo-impressionniste, sans hardiesses harmoniques. On n'y décèle, me semble-t-il, aucun effet facile, ni bruyant. De nombreuses influences percent, toutes refondues en un ensemble qui me paraît parfait. On reconnaîtra des réminiscences de Dvorak, Wagner, Tchaïkovski, Mendelssohn, Debussy, Ravel, Paganini, mêlées à des éléments du folklore tzigane. L'orchestration se caractérise par une très grande souplesse. Le violonisme, dans une tessiture aiguë, s'exprime dans un jeu très coulé, même dans les passages de virtuosité. Dans la première partie, Suk a, me semble-t-il, remarquablement exploité le lassan tzigane, celui-ci revient en fin de seconde partie. L'œuvre se présente comme une alternance de motifs lents et vivace.

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