SOMMAIRE


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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WAGNER Richard (1813-1883)


ORCHESTRE

L'œuvre symphonique de Wagner oscille entre d'admirables chefs-d'œuvre et des ouvertures sommaires et bruyantes (par exemple celle des Maîtres chanteurs) comme l'opéra du 19e siècle en a produit. Parmi les chefs-d'œuvre, il faut compter des œuvres très connues et estimées comme l'ouverture de Tannhäuser (1ère version), L'Enterrement du Crépuscule des dieux, la Chevauchée des Walkiries... mais aussi des œuvres paradoxalement assez peu connues et estimées comme Ein Faust Ouverture, Polonia Ouverture, la Symphonie en C major (en partie). De nombreuses autres fragments symphoniques sont plus décevants, même relativement Siegfried idyll. Cependant, il est peut-être injuste de juger uniquement des parties symphoniques séparées en ignorant celles qui s'intègrent au drame. L'influence de Wagner s'est exercée notamment sur Sibelius, Rimski et même Debussy et tous les compositeurs dits impressionnistes, Chabrier, en particulier, avec Sous-bois, l'ouverture de Gwendoline... Il n'est cependant pas sûr que Wagner soit réellement à l'origine de tous les effets wagnériens. Berwald notamment, dans sa symphonie n°3, Gade notamment dans sa Symphonie n°1 me paraissent les véritables initiateurs des effets thématiques dits wagnériens, sinon de cette dilution du rythme qui caractère peut-être plus précisément Wagner. Le compositeur se serait donc fortement inspirés de la musique nordique. L'apport de Wagner peut se définir, me semble-t-il, comme une utilisation du son pour lui-même dans sa sensualité propre comme on ne l'avait jamais fait. Ainsi en témoignent ces fond immobiles agités de notes surgissant de l'ombre (Les murmures de la forêt), ces mélodies figées aux cordes divisées évoluant lentement vers une improbable résolution (Siegfried idyll), ces crescendos statiques, comme les affectionnera Bruckner. Chez Wagner, la lenteur joue un rôle musical fondamental. Son art s'oriente vers cette recherche de volupté sonore qui semble transformer le sens propre de ce qu'est la musique, volupté dont certains ont dit qu'elle était un poison. Par cette magie particulière, Wagner évoque le mystère des anciennes légendes germaniques (les Nibelungen) comme le fera Sibelius pour celles du Kalevala. Malheureusement, il s'agit à mon avis de pages d'exception et la plupart des œuvres symphoniques de Wagner (qui ne sont que des fragments détachés de ses ouvrages lyriques) sombrent, me semble-t-il, dans une certaine insignifiance, sans doute faute d'inspiration de la part du compositeur, comme par exemple dans la bruyante ouverture des Maîtres chanteurs. L'art de Wagner dans ses meilleures productions ne tient aucunement à un élargissement du spectre instrumental, lequel est plus pauvre que celui de Berlioz (en particulier Wagner, au moins dans ses parties orchestrales séparées, utilise peu la harpe comme le feront les impressionnistes plus tard). En revanche, il tire des effets originaux d'instruments plus traditionnels comme la flûte ou les cordes. Avec la lenteur, hérité de la musique nordique, c'est peut-être un développement sans précédent de la mélodie qui caractérise l'art wagnérien. Le rôle de Wagner pourrait être - avec d'autres compositeurs dans sa lignée avant et après lui - d'avoir accru l'importance de la mélodie dans la musique, qu'elle soit ou non assortie d'un habillage harmonique plus ou moins envahissant. Par opposition, les virtuoses-compositeurs, en utilisant la virtuosité, ont développé une thématique complexe dans laquelle la mélodie devient une agrégation mouvante d'éléments motiviques.

Lohengrin Prélude 1847    (*)

Siegfried idyll    (**)

Tannhäuser ouverture 1    (****)

Une mélodie à mon avis sublime, très lente, pesante, mais d'une pesanteur nécessaire, est exposée au trombone pianissimo, puis forte, alternant avec un thème exposé aux cordes. En seconde partie, un motif aux cordes divisées évolue vers l'extrême-aigu. Après cet épisode suit un thème plus classique en forme de valse martelé à l'orchestre. On notera dans cette partie également un solo de flûte qui semble s'étirer indéfiniment. Toute cette partie nous évoque irrésistiblement un univers de légende, mystérieux, impénétrable. Le retour du thème principal au trombone se réalise sur un fond mouvant de gammes aux violons. Ainsi se termine une des œuvres à mon avis les plus fascinantes de toute la musique.

Tannhäuser ouverture et Venusberg 2ème version    (**)

Les Maîtres chanteurs ouverture    (-)

Tristan et Ysolde    (-)

Chevauchée des Walkyries    (***)

Le crépuscule des dieux: marche funèbre    (***)

Parsifal Prélude    (*)

Le vaisseau fantôme    (*)

L’or du Rhin: L’entrée des dieux    (-)

Siegfried acte II les murmures de la forêt    (**)

Le crépuscule des dieux: Voyage de Siegfried sur le Rhin    (-)

Tannhäuser acte III Prélude    (-)

Parsifal: acte I Prélude    (**)

Eine Faust ouvertüre 1855    (***)

Une œuvre qui reflète la maturité orchestrale de Wagner, non par la tendance vers des effets pseudo-modernes par rapport à leur époque, mais dans l'homogénéité d'une palette orchestrale nuancée, mesurée avec exactitude et par l'élimination des effets outranciers, des pesanteurs héritées de la musique post-viennoise. Une œuvre d'une grande pureté, exploitant la lenteur dans un sens profondément romantique. Une œuvre présentant une remarquable unité organique de la première à la dernière note, où l'on ne peut discerner aucun passage plus faible et où la succession des motifs se réalise sans transition apparente.

Rienzi Ouverture    (**)

Dommage, dommage pour cette œuvre d'être dépréciée par une seconde partie si atrocement rudimentaire alors que la première partie est si pathétique, si envoûtante. Comment le génie qui a pu s'élever au niveau du sublime le plus fascinant peut-il s'embourber dans la vulgarité la plus navrante?: ici, des sonorités inouïes, un sentiment émouvant du fatalisme, là, une orchestration de bazar, grossière, mêlant un thème pseudo-rossinien à des motifs de café-concert.

Polonia ouverture icone   (***) icone

Magnifique œuvre dans l'ensemble, cette ouverture Polonia présente néanmoins des fanfares exubérantes à mon avis parfois trop insistantes, trop éclatantes et lassantes, quoiqu'établies sur une thématique d'une certaine tenue. L'œuvre est sauvée - ô combien - par des passages d'une rare originalité, en particulier, des effets de percussions pures. En opposition avec cette débauche dynamogénique, le thème principal se trouve au départ exposé dans une nuance pianissimo très bienvenue. Sur le plan des influences, l'orchestration de Wagner apparaît finalement très tributaire de Rossini ou du moins du style des ouvertures au milieu du 19e siècle. il n'empêche que cette œuvre manifeste une coloration wagnérienne très reconnaissable.

Symphony C major icone   (**/***/**/-) icone

Peu connue, cette symphonie de Wagner ne mérite pas à mon avis le discrédit auquel la société musicale semble l'avoir vouée. Certes, l'on peut y déplorer des longueurs dommageables, notamment dans le premier mouvement et un dernier mouvement assez conventionnel, recelant peu de matière musicale. En revanche, les trois premiers mouvements nous plongent réellement dans l'univers wagnérien si envoûtant avec d'excellents thèmes, souvent obtenus par une grande économie de moyens, comme par exemple le thème principal du 3ème mouvement. Le premier mouvement, à mon avis, atteindrait l'excellence à la condition de le réduire de moitié car, à mon goût, sa longueur excessive ne fait que le déprécier. Il est possible que l'inspiration de Wagner ne s'accorde pas avec le développement qu'impliquent de longs mouvements de symphonie. En ce qui concerne les influences, l'on peut sans doute discerner celle de Beethoven dans le troisième mouvement, notamment par le thème principal.

PIANO

L'œuvre pour piano de Wagner semble sans rapport avec ses œuvres symphoniques, comparablement à ce qu'il en est pour un autre symphoniste célèbre: Sibelius. Le créateur de Tannhäuser, à mon avis, semble n'avoir guère communiqué d'expression musicale originale dans ces pièces de style assez impersonnel, à peine romantique.

Fantaisie en fa d mineur    (*)

Sonate en si bémol majeur    (*/*/-/*)

Valse zurichoise    (-)

Grande sonate en la majeur    (*/-/*/*)

Feuille d’album mi bémol majeur    (-)

Album sonate la bémol majeur    (-)

Feuille d’album ut majeur    (*)

Arrivée des cygnes noirs    (-)



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