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LETTRE-MÉLOMANE 2021-04


LÉGENDE DES APPRÉCIATIONS SUR LES OEUVRES


- : peu intéressant

* : assez bon

** : bon

*** : excellent

**** : exceptionnel


Exemple pour une oeuvre en plusieurs mouvements :

Concerto (*/*/-/*)

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HALVORSEN Johan (1864-1935)
DUO PIANO VIOLON
Mosaïque, suite de morceaux caractéristiques (898)  icone   (***/***/***/***/***)  icone
Un violon magnifique, très délié, virtuose sans effet démonstratif trop accusé, bien adapté en cela au genre du duo. Grande richesse thématique équilibrant le staccato et le legato selon une grande complexité mélodique. Un bon équilibre également entre la partie de piano, d'importance plus limité comme il se doit dans ce genre, mais qui joue son rôle d'accompagnement avec subtilité et invention, et parfois expose fugitivement un motif propre. Le meilleur mouvement est certainement le 1er, typiquement dans le style rhapsodique (oriental selon le titre, mais plutôt pseudo-russe). Une œuvre qui s'inscrit dans le post-romantisme fin de siècle (19e).
ROTA Nino (1911-1979)
ORCHESTRE
Symphonie 2 La Tarentina Anni du Pellegrinaggio (1937)  icone   (*/*/*/**)  icone
Le style de Nino Rota, très typique, se caractérise par une très grande congruence, une grande subtilité dans l'utilisation des registres instrumentaux, également par une certaine réserve, une timidité qui imprègne ses compositions peu contrastées de ce point de vue. Cette absence d'éclat ne valorise pas un contenu parfois d'une qualité appréciable. Dans cette symphonie, sauf dans le dernier mouvement, le compositeur ne parvient pas à insuffler une inspiration suffisante, cela malgré un contenu thématique réel, bien identifiable. Le dernier mouvement échappe en partie à cette critique, notamment sur le plan rythmique, rythme qui anime particulièrement la fin du mouvement.
VORLOVA Slava (1894-1973)
DUO PIANO CLARINETTE BASSE
Miniatures  icone   (***)  icone
Une œuvre marquante malgré sa brièveté. La partie soliste de la clarinette basse est puissamment originale, jouant sur les accentuations parfois fortement assénées Grande volubilité malgré la tessiture très grave. Le piano propose des motifs très contrastés: des touches rythmiques rapides dans l'aigu, des parties legato plus mélodiques. Un style qui pourrait rappeler parfois la nostalgie ravélienne: une évasion vers l'indicible tandis que la clarinette s'inscrit sous le signe de la fantaisie.
WEYSE Christoph Ernst Friedrich (1774 - 1842)
ORCHESTRE
Symphonie 3 D major DF 119 (1800)  icone   (*/-/*/**)  icone
Une œuvre typiquement post-manheimienne qui évolue par l'affirmation de la masse orchestrale en un ensemble homogène, dépourvu de couleur instrumentale. Le dernier mouvement fait heureusement exception à cette pauvreté symphonique, sans cependant renoncer à ces ponctuations symphoniques assénées lourdement. Curieusement, le Menuetto, tout en demeurant selon le même style dense exprime un certain cachet dans un rythme plutôt enlevé. L'ensemble, malgré ces restrictions, n'est pas dépourvu d'une certaine teneur thématique.


ŒUVRE REVISITÉE
ZWEERS Bernard (1854-1924)
ORCHESTRE
Symphonie 3 Aan mijn Vaderland Au pays de mes aïeux (1890)  icone   (****/****/****/***)  icone
Aan mijn Vaderland est sans doute l'une des plus belles symphonies jamais écrites de toute l'histoire de la musique. Elle s'inscrit dans un post-wagnérisme évident, qu'il s'agisse de la fameuse lenteur wagnérienne ou des très riches harmonies évolutives caractérisant le créateur de Tannhäuser. Zweers explore cet univers wagnérien en y additionnant parfois quelques touches tirées de Rimski-korsakov, notamment dans le 3ème mouvement comportant un thème légèrement orientalisant. L'oeuvre se déroule plutôt comme un vaste poème symphonique car ses mouvements ne relèvent nullement de la symphonie pour leur structure. Zweers expose une multitude de thèmes, souvent répétés en variations instrumentales, qui auraient pu suffise à la composition de plusieurs symphonies. Et le compositeur a su amalgamer des thèmes très lents à des thèmes vifs, primesautiers, parfois d'une veine très mélodique. il faut encore y ajouter une maîtrise extraordinaire des arrières-plans en pianissimo. Enfin, la palette sonore témoigne d'une instrumentation extrêmement riche et variée. L'ensemble exprime un lyrisme enveloppé de mystère.



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À bientôt
Claude Fernandez


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