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CHRONIQUE n° 76 - 05/2007
ARGUMENTATION FALLACIEUSE CONTRE LE GÉNIE


Le jugement approbateur de tout l'appareil musical, et notamment des historiographes, est-il une preuve de la valeur accordée à certaines oeuvres et certains compositeurs, surtout lorsqu'il s'agit de musique atonale? Les modernistes, semble-t-il, utilisent l'idée convenue selon laquelle la renommée acquise par un compositeur (de musique atonale), par le biais de la plupart des musicographes, constitue une preuve implicite de sa valeur. Ils s'appuient donc sur la légitimité du jugement des Intellectuels en général. Si tous les dictionnaires de musique citent A. Berg et lui consacrent une place importante, c'est bien qu'il est un grand compositeur. Pourtant des quantités d'erreurs (et leurs auteurs) ont obtenu considération et consécration en soutenant des contre-vérités. Pendant des siècles, de doctes ouvrages ont répété à force d'arguments fallacieux des erreurs scientifiques grossières, comme par exemple la platitude de la Terre ou la conception d'un soleil pur et immatériel. Comment un domaine comme l'Art, où rien ne peut être prouvé, pourrait-il échapper à la mystification? Ne voit-on pas, d'une manière plus générale, qu'en matière de société, de politique, de morale... les Intellectuels se trompent très souvent ou tendent à nous tromper? Ne peut-on présumer qu'en matière d'art, ils se trompent encore plus? Parmi les manoeuvres inavouées des pro-atonalistes - à moins qu'il ne s'agisse d'une dérive naturelle de l'affrontement polémique - on peut sans doute compter l'utilisation du préjugé positif acquis par la musique classique auprès des intelligentsias durant les 16e, 17e et 18e siècle. Ce procédé apparaît à l'évidence dans la technique bien connue de l'entrelardement qui consiste à faire passer par exemple une oeuvre de Berg entre deux oeuvres de Mozart. Grâce à sa valeur réelle - pensons-nous - la musique a conquis une haute considération dans la société aristocratique au cours des 17e et 18e siècle. Ainsi, la musique atonale réaliserait une véritable usurpation historique, un parasitisme dialectique. Et ainsi, après la phase de dénégation à l'égard de la musique en tant qu'art au 17e siècle, après la phase suivante de récupération, s'amorcerait l'ultime phase: la destruction. Selon notre optique, elle se réaliserait par le procédé du mimétisme. L'admiration pour l'Adagietto de la 5ème symphonie de Mahler nous paraît un exemple de ce mimétisme de la part des partisans de Mahler visant à présenter cette oeuvre comme un grand succès. Cette prétention rejoint en cela les multiples essais artificiellement médiatisés pour tâcher de trouver absolument dans l'oeuvre du Cantor des tubes et le hisser au niveau d'un grand compositeur tandis qu'on laminait les véritables succès des compositeurs manifestant cette capacité honnie: le génie.


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