SOMMAIRE


LA QUERELLE DES GRANDS CLASSIQUES



PRÉSENTATION GÉNÉRALE

La Querelle des Grands Classiques - appellation personnelle en référence à la Querelle des Bouffons du 18e siècle - est une courte - mais intense - période de polémique qui agita pendant quelques années (de 1998 à 2008 environ) les forums et listes musicales de langue française sur internet. Elle opposa les partisans de la prééminence des grands classiques musicaux (les compositeurs considérés comme majeurs: Bach, Mozart, Beethoven, Haydn, Wagner, Schumann, Schubert...) à ceux qui contestaient leur prééminence sur les compositeurs peu connus ou moins considérés, voire parfois méprisés (Tchaïkovsky, Vivaldi, Paganini, Saint-Saëns, Sibelius...). Si je suis personnellement l'initiateur de cette querelle, les ferments en ont été les recherches de la musicologie moderne relativisant l'apport historique des grands classiques ainsi que l'intérêt croissant porté à l'égard des compositeurs oubliés, notamment grâce à la mobilisation de nombreux musicologues, orchestres, instrumentistes, éditeurs de musique. La Querelle des Grands Classiques, quoiqu'elle générât des commentaires passionnés et même parfois l'hystérie sur plusieurs forums et listes, n'allait pas dépasser le microcosme d'internet. La société musicale dans son ensemble, représentée par la presse, la radio ou l'édition, allait ignorer totalement la polémique et jamais je n'y apparus autrement que comme un intervenant sérieux, éloigné de toute polémique. Tout d'abord au travers de notre ouvrage (avec Jean-Michel Percherancier) (Les oeuvres pour piano et orchestre - Champion-Slatkine, Paris, 1988) bien accueilli, critiqué positivement mais qui passa relativement inaperçu. De même lors d'une citation positive de critique-musicale.com sur France-musique (émission de Philippe Calman). Cette différence, à mon sens, est syptomatique d'un média (internet) accessible directement et librement, favorisant ainsi dialogue, contradiction. En opposition, la société musicale traditionnelle (revues musicales, édition musicographique...), verrouillée par la barrière et le filtre de ses comités de rédaction, ne permettait pas - à tort ou à raison - le développement d'un tel débat polémique. Il faut reconnaître qu'un tel système évitait - à mon avantage - le développement des commentaires de bas étage dont je fus victime sur internet, en revanche il engendre un certain immobilisme des idées.


HISTORIQUE DE LA QUERELLE

La Querelle des Grands Classiques s'est développée initialement sur la liste classique-fr à laquelle je participais activement pendant plusieurs années, avec des périodes d'interruption dues à des conflits, ceci jusqu'à la dissention définitive entre les modérateurs (Simon Corley, Tam Tanh-le) et François Juteau, consécutive principalement de divergences sur la musique "moderne" et sur la modération même de la liste. François Juteau allait ouvrir une autre liste concurrente, forum-classique en mars 2001. C'est à cette période que je décidai de me désinscrire de classique-fr, suite à une opposition de plus en plus radicale sur cette liste et je m'accordai une période d'inactivité afin de retrouver une certaine sérénité, tant la polémique avait été intense. Une année plus tard, je décidai de reprendre le dialogue sur les 2 listes. Il était alors courant pendant cette période que les membres d'une liste s'inscrivissent dans l'autre, malgré leurs divergences et alimentassent de nouvelles polémiques. Sur classique-fr, je me heurtai à une opposition encore plus virulente que l'année précédente, assortie copieusement d'insultes, opposition due à de nouveaux membres qui allaient enfoncer la liste à un niveau particulièrement sordide. Il fallut même que les modérateurs ouvrissent une liste parallèle afin de permettre aux membres en conflit de régler leurs différents (autour-de-clasisque-fr). Au lieu d'intervenir pour assainir le climat des échanges, les modérateurs - à ce qu'il m'apparut - s'abstenaient de réagir contre les débordements auxquels j'atais victime et j'abandonnai vite la fréquentation de cette liste, sans toutefois me désinscrire. In fine, je n'allais plus y intervenir que très sporadiquement pour de courtes algarades verbales déchaînant immanquablement un tollé. Outre les attaques de la part des membres de bas niveau, dont la rhétorique n'allait pas plus loin que les propos injurieux. je me heurtais aussi aux partisans du système qui m'opposaient leur morgue de diplomés, mais guère à mon sens d'argumentation solide, en particulier Jean-Marc Warsavsky (surnommé le Docteur) et un professeur agrégé de musique (surnommé par lui-même l'atonaliste stalinien). En revanche, je trouvai en Mylène Pardoen (universitaire préparant sa thèse), sinon une alliée, du moins une intervenante relativement attentive à mes conceptions. En effet, son attachement à la revalorisation de la musique française recoupait mes positions contestant les grands classiques, tous Austro-Allemands, quoique ce rapprochement fût purement objectif - l'origine des compositeurs ne fut jamais ma préoccupation originelle.

En revanche, sur forum-classique, je développai un échange plus soutenu malgré le trafic assez relâché de la liste. Seul membre de classique-fr, Simon Corley allait continuer de croiser le fer avec moi pendant quelque temps, notamment pour une mémorable bataille sur l'origine de la symphonie, puis les deux listes allaient devenir totalement étanches l'une à l'autre. Ce régime dura ainsi quelques années. Parallèlement, je m'étais inscrit pendant une courte période au forum de musicologie de la Sorbonne. On m'y livra une opposition farouche et impitoyable, non seulement en raison des thèses que je développai, mais surtout en raison de ma position d'indépendant qui n'appartient pas au cénacle. J'exposai cependant mes vues au cours de quelques épisodes épiques, assaisonnés évidemment d'insultes grossières. Les modérateurs n'eurent d'autre recours pour me faire taire que de me rayer autoritairement de la liste des abonnés, sans aucun motif recevable. J'intervins aussi périodiquement sur quelques forums comme delphi. Sur l'ensemble des forums et listes, même ceux où je n'intervins jamais, ma réputation de mélomande sulfureux infréquentable allait engendrer quantité de commentaires désobligeants - accompagnés comme toujours d'insultes. De temps en temps, un copie-collé provenant d'un de mes messages ou de critique-musicale.com défrayait ces forums et l'on m'assimilait à un fou excentrique.


LA QUERELLE DES GRANDS CLASSIQUES DANS LE CADRE DES QUERELLES MUSICALES HISTORIQUES

Le 18e siècle fut traversé par de célèbres querelles, la fameuse Querelle des Bouffons, la Querelle des Gluckistes et des Piccinistes.... Il semble que notre siècle répugne à ces polémiques si j'en juge par le contenu aseptisé des ouvrages critiques qui paraissent ainsi que par les périodiques musicaux. La liste d'abonnés sur internet Classique-fr peut donc revendiquer d'avoir (est-ce un bien, est-ce un mal?) renoué avec la tradition de ces grandes polémiques, même si c'est à l'échelle très limité de notre microcosme forumnique. Outre la perpétuelle guerre de la musique moderne qui connaissait périodiquement, tel un volcan assoupi, mais toujours actif, des embrasées brutales et des rémisssions, était donc apparue la nouvelle Querelle des Grands Classiques dont j'étais l'initiateur (mais dois-je en tirer gloire?). Je l'ai étendue à forum-classique, et transitoirement au forum de la musique de Delphi (qui je crois n'existe plus). Elle s'est ensuite diffusée elle-même sur d'autres forums que je n'avais jamais pratiqué, mais dont j'eus plus tard les échos. Les arguments développés dans chaque camp par les contradicteurs me semblent suffisamment clairs et cohérents pour que l'on puisse accorder à cette querelle un certain statut et une certaine importance théorique, même si sa médiatisation restreinte (quasi-confidentielle à l'échelle planétaire) nous interdit raisonnablement de la qualifier d'historique (ce qui serait ridicule). En d'autres temps, cette querelle eût peut-être rejailli sur l'ensemble de la société musicale, mais notre époque pratiquant (à juste ou injuste raison) l'anesthésie sur les thèmes de réflexion musicale a interdit ce développement. La remise en cause de Bach représente certainement le point le plus significatif de cette Querelle des Grands Classiques, mais elle n'en est en fait que le symbole, le point de cristallisation le plus brûlant. C'est dans cet esprit de généralisation que j'ai proposé mon article sur Bach: Bach est-il un grand compositeur?, un article d'une dizaine de pages qui consiste à considérer ce cas d'école que constitue la projection du Cantor au plus haut niveau de la notoriété musicale alors que son contemporain Vivaldi était voué à l'oubli. Mais revenons à la Querelle des Bouffons. Il est capital d'observer que, d'après les témoignages, presque tout le monde appréciait la musique italienne tant décriée alors que, dans le milieu intellectuel, tout le monde était contre. L'opposition à la musique italienne, (de même qu'aujourd'hui le pro-atonalisme) était surtout un fait de discours. Jean-Jacques Rousseau est donc quasiment demeuré - au moins en France - seul contre tous si nous en croyons l'ouvrage de l'historienne Belinda Cannone. Nous pouvons constater dans cette opposition à une seule personne qui brave l'opinion générale une similitude avec notre Querelle des Grands Classiques, mais que l'on se rassure, je ne me prends pas pour Rousseau. On sait plus rarement ce qu'il advint de la Querelle des Bouffons au sein de l'intelligentsia où elle s'est développée. Vers la fin du siècle (le 18e), nous dit toujours Belinda Cannone, l'ensemble des commentateurs semblent admettre la seule intervention de l'émotion esthétique et en aucun cas celle de l'esprit dans la perception de la musique. C'est, sinon la victoire des bouffonistes, celle des partisans de la musique italienne. Il faut rappeler que la querelle de la musique italienne, en effet, sévissait depuis le début du 18e siècle et que la Querelle des Bouffons n'en a été qu'un révélateur, voire une péripétie particulièrement saillante. Et cette issue en faveur d'une conception plus lyrique et moins intellectuelle de la musique s'est produite bien que Rousseau ait été ridiculisé, traîné dans la boue et agoni d'injures quelques décennies plus tôt. L'Homme tombe, mais l'Idée reste debout, a dit Victor Hugo. Tout cela cependant n'empêchera pas au 19ème siècle et au cours de la première moitié du 20ème siècle dans le répertoire critique le laminage des œuvres où s'exprime le plus le lyrisme musical au profit d'une conception plus traditionaliste. L'éreintement des virtuoses-compositeurs en fût le témoin. Et paradoxalement, cette époque qui a suivi la Querelle des Bouffons a réalisé un effacement quasi-systématique de la musique italienne du 18ème siècle (Vivaldi, Scarlatti, Clementi, Salieri...) au profit des seuls classiques austro-allemands de ce même 18ème siècle (Bach, Hændel, Telemann, Haydn, Mozart) jusqu'à la seconde moitié du 20ème siècle.


LE DÉBOULONNAGE DES IDOLES

Résumons le sujet de la Querelle des Grands Classiques - qui sera décliné en détail au long des centaines de messages divulguées sur les listes et auquel renvoie cette page. Je développai la thèse selon laquelle les grands classiques (les "grands noms" de la musique: Bach, Brahms, Beethoven, Mozart, Haydn, Wagner...) s'étaient essentiellement imposés grâce à l'activité idéologique des Intellectuels au cours des 19e et 20e siècle (notamment pour les compositeurs du 18ème siècle), occultant les compositeurs à mon avis les plus importants qui ont été relégués au rang de compositeurs secondaires méprisés plus ou moins ouvertement ou ignorés (Tchaïkovsky, Vivaldi, Paganini, Grieg, Saint-Saëns, Scharwenka, Viotti, Vieuxtemps...), quoique ces compositeurs eussent en leur temps drainé un public considérable. En outre, je déclarai sans ambiguïté que des oeuvres de compositeurs méconnus me paraissaient généralement supérieures à celles commises par les idoles vénérées. Je défendais les virtuoses-compositeurs conspués pendant un siècle et demi par les Intellectuels. Je contestai donc le dogme de la décantation positive par le temps que je remplaçai par l'hypothèse d'une décantation négative engendrée par l'activité idéologique des musicographes jusqu'au milieu du 20ème siècle (musicographes que l'on ne confondra pas avec les musicologues). Par opposition, je valorisai la musicologie moderne capable de rectifier par une approche plus scientifique les errements de la vieille musicographie partisane. La polémique se cristallisa sur Bach, dont je présentai l'émergence comme une pure construction de l'idéologie anti-virtuose, anti-lyrique et pro-traditionaliste de la société musicale officielle au 19ème siècle. C'est ainsi qu'aurait été éliminés notamment les grands virtuoses-compositeurs, particulièrement dans le domaine violonistique au point que les choix édictés par la tradition critique impose des noms totalement en contradiction avec la réalité historique des 18ème et 19eme siècle. La disparition quasi-totale de la grande école italienne du violon baroque jusqu'en 1945, la disparition des grands noms de l'école franco-belge dans les ouvrages d'histoires de la musique en témoignent. Plus précisément, l'électisme actuel serait la résultante de l'électisme du public - que l'influence des Intellectuels n'a jamais pu éliminer totalement - et de l'électisme des Intellectuels. mais bien d'autres facteurs historiques ont pu influer sur l'émergence des grands noms, dont la complexité confine à ce qu'on pourrait nommer le hasard. Par sa nature, cette querelle est reliée à la querelle historique des bouffons car, dans les deux cas, il s'agit d'une opposition entre l'esprit et la sensibilité, entre la rationalité et l'émotion artistique. Le terme de cette opposition pourrait se trouver représenté par la récupération philosophique de l'Art par les Intellectuels, ce qui équivaut à son dévoiement, sa dissolution, sa dégénérescence et pour finir sa mort. La querelle de la musique moderne relèverait de cette évolution et de la même opposition en ce sens que la musique atonale renie la conception de l'art comme expression de la sensibilité selon la formule de Johann Georg Sulzer (1751-1752) initiée au 18ème siècle.


LE DÉVELOPPEMENT DIALECTIQUE DE LA QUERELLE

Outre la Querelle des Grands Classiques, les listes étaient épisodiquement agitées par les rémissions incessantes de la guerre de la musique moderne, opposant en particulier François Juteau et moi-même, opposés à l'atonalisme, aux modérateurs pro-atonalistes de classique-fr. Sur le plan dialectique, l'articulation entre les deux querelles n'allait pas tarder à apparaître dans la mesure où le rejet de l'atonalisme comme le rejet des grands classiques impliquaient une remise en cause des positions officielles de la société musicale et la mise en évidence d'une composante idéologique dans l'électisme historique. Et j'utilisai ce rapprochement pour entraîner, nolens volens, François Juteau à ma suite, quoiqu'il ait toujours manifesté de grandes réserves à l'égard de mes théories. La querelle de la musique ancienne allait également se greffer sur les autres polémiques, quoique de manière moins évidente. Les partisans des grands classiques allaient adopter, sur ce plan également, l'attitude officielle de la société musicale et approuver les interprétations d'époque.

Certaines expressions sont devenues célèbres (dans le cadre restreint de nos échanges) et sont devenues l'objet d'argument récurrent. Ainsi le fameux argument du complot, expression initiée en fait par François Juteau, mais qui devint le ralliement des pro-Bach stigmatisant ma conception qualifiée de paranoïaque (terme de Simon Corley). Il s'agissait, habilement, d'assimiler la manifestation d'une tendance idéologique s'inscrivant sur plusieurs siècles à des complots invraisemblables sortis naturellement de mon imagination dévoyée. Ce tir à boulets rouges d'arguments primaires contribua à souder classique-fr contre moi en dispensant tout membre d'avoir à répliquer une argumentation plus raffinée. Saint-Saëns, que je m'attachais à revaloriser - en tant que virtuose-compositeur, peut-être le dernier - fut surnommé l'obscur compositeur académique, expression en fait de Simon Corley. La phrase Bach a un style est une affirmation de Tam Than-le. Concernant la querelle de la musique moderne, 2 arguments récurrents allaient être discutés, notamment, le fameux arguement des 80 ans et l'argument du thème sifflotable. La musique sérielle fut qualifiée par François Juteau d'intrinsèquement détestable, idée scandalisante pour les partisans de cette musique. En dehors de cette polémique strictement musicale, je dois signaler d'incessantes dérives par lesquelles on tentait de dégager mon profil idéologico-politique pour me catégoriser, quoique jamais je n'eusse formulé la moindre déclaration d'ordre politique. En vain. Je fus aussi bien taxé, en vertu du principe de la reductio ad Hitlerum - voire traité - de marxiste, de poujado-populiste, de facho, même de vieux blanc, assimilé à Goebells, Djanov... C'est sur le forum Musisorbonne qu'on développa contre moi une offensive quasi-maladive sur le thème de la chasse au réactionnaire. Pour ces esprits obnibulés par la politique, la condamnation particulièrement virulente à laquelle je me livrai contre l'ouvrage de Rebatet demeura une énigme incompréhensible. En revanche, pour Simon Corley, j'étais un crypto-communiste.


LA BATAILLE DE BACH

Le débat se développa rapidement autour de la figure de Bach, symbole pour les uns de la prééminence d'un génie supérieur, pour les autres résultat d'un artefact historique confinant au mythe. Les divers développement de la polémique autour du Cantor aboutirent à l'article de synthèse Bach est-il un grand compositeur que l'on pourra lire sur ce site. Il s'agit d'un article regroupant la citation de travaux dus à des musicologues. je n'ai fait que les rassembler et les commenter. Mon apport personnel se limite à relever les critiques de l'historiographie concernant Bach pour le 19e et la première moitié du 20e siècle à partir d'ouvrages de critique musicale, philosophie musicale, histoire de la musique et dictionnaires, travail assez limité. Parmi ces multiples épisodes polémiques de l'article Bach est-il un grand compositeur, l'intervention d'un universitaire spécialiste de musique allemande ancienne mérite d'être rapportée. Je reçus de sa part (en courriel privé) une lettre très élogieuse suite à la parution sur internet de mon article Bach est-il un grand compositeur? Comme ce message ne concernait que des commentaires d'ordre musical, je le fis paraître sur les deux listes de diffusion. Par un hasard extraordinaire, je reçus bientôt un nouveau courriel de ce spécialiste qui, cette fois, reniait sa premmière adhésion à mon article et exigeait que soient supprimées des deux listes la fameuse lettre. Comment ne pas voir une manoeuvre de la part de certains de mes ennemis auprès de ce spécialiste? les modérateurs de classique-fr s'empressèrent avec plaisir de supprimer l'article des archives de leur liste. En revanche, François Juteau refusa cette requête car l'article ne contenait que des considérations d'ordre musical (très documentées) et qu'il n'avait pas été amendé. On doit également signaler l'intervention d'Antoine Hennion, auteur (avec Jean-Marie Fauquet) de l'ouvrage La grandeur de Bach L'amour de la musique en France au 19e - Fayard, Paris, 2000 . Son attitude tente plutôt de désamorcer adroitement le différent en minimisant la remise en cause réalisée pourtant, à ce qu'il me semble, par les éléments objectifs de son ouvrage. Se comportant quelque peu en pompier après avoir été le pyromane, il rejoignait en cela le déni de presque toute la classe musicologique concernant le dossier Bach en dépit des éléments fournis par les spécialistes eux-mêmes - sauf en leur temps Handschin et Pincherle - qui restaient cependant prudents en limitant leurs critiques sur Bach à quelques remarques sporadiques. La remise en cause de Bach - qui procède de tavaux musicologiques relativisant son apport historique dans l'évolution de la musique et sur la suspiccion d'inauthenticité sur certaines de ses œuvres les plus célèbres - auraient dû logiquement ébranler l'image du compositeur dans les médias actuels et dans la société musicale. Il n'en fut rien ou presque. Les conséquences logiques des révélations musicologiques ont été efficacement absorbées et annihilées par l'inertie du système. La bulle médiatico-économique créée depuis le 19e siècle par l'exploitation des idoles, à laquelle sont attachés tant d'intérêts, a éliminé toute possibilité de remise en cause profonde.

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